Non, je ne peux pas rivaliser avec Madonna ni même avec le personnage d’Andie McDowell dans « Quatre mariages et un enterrement ». C’est juste que, si j’ai un peu plus roulé ma bosse que la moyenne en matière amoureuse, je suis toujours restée excessivement circonspecte dans le domaine des amitiés féminines. A l’adolescence, les filles que je côtoyais étaient toutes beaucoup plus jolies et beaucoup plus bêtes que moi; le mélange de jalousie et de mépris qu’elles m’inspiraient ne risquait pas de motiver un rapprochement. De toute façon, j’étais en pleine période « poétesse maudite », et seul mon journal intime me paraissait digne de recueillir mes confidences. Les rares fois où j’ai tenté de copiner avec quelqu’une se sont soldées par des déceptions retentissantes, généralement parce que ma soi-disant amie finissait par me piquer le mec sur lequel je bavais et dont je lui avais formellement interdit de s’approcher s’avérait n’être qu’une cruche qui suicidait mes neurones par paquets d’un million à chacune de nos conversations.
Arrivée à l’âge adulte, le fossé qui me séparait de mes semblables s’est encore élargi. Pendant que la plupart d’entre elles rêvaient d’un mariage en blanc, des 2,1 enfants règlementaires et si possible d’un CDI, je divorçais, tentais de me faire ligaturer les trompes et m’installais en indépendante. Je semblais vouée à ne jamais avoir le moindre point commun avec le reste de la gent féminine. J’avais des tas de copains avec qui je partageais des parties de jeux de rôle épiques ainsi qu’un goût certain pour la bande dessinée et la musique qui fait du bruit, et même quelques-uns avec qui il était possible de discuter politique, littérature ET rapports humains. Ils suffisaient à combler un besoin relationnel qui a toujours été modeste chez moi.
Ma première vraie amie, celle que j’ai eu instantanément l’impression de connaître comme le fond de ma poche et à qui je n’ai pas hésité à dévoiler mes pensées les plus honteuses, c’était Gren. Nous n’avons habité la même ville que quatre ans; depuis, des centaines voire des milliers de kilomètres nous ont toujours séparées, et nous avons rarement eu l’occasion de nous revoir. (Je bénis d’ailleurs internet qui permet si bien de rester en contact à distance.)
Et puis, et puis… Il y a eu, il y a toujours, des jeunes femmes que j’apprécie énormément, sur qui je sais que je peux compter et avec qui je suis ravie de passer quelques heures quand nos emplois du temps respectifs le permettent. Mais je n’ai pas avec elles cet espèce de lien gémellaire que des tas de filles entretiennent avec leur « meilleure amie ». Et malgré ces quelques relations qui se sont développées tout doucement au fil des années, je m’estime toujours très novice en matière d’amitié féminine.
Résultat, quand je rencontre une fille qui me plaît, une qui me donne envie de la bombarder de questions et de lui raconter toute ma vie, de pouffer ensemble devant un chocolat viennois et une gauffre chantilly un thé vert sans sucre et une salade de fruits, d’écumer aussi bien les librairies que les magasins de fringues en poussant des couinements ravis à la vue d’un bel artbook ou d’une paire d’escarpins rétro, de s’échanger des trucs de maquillage et des souvenirs de globe-trotteuses, je suis encore plus émue et fébrile que face à un homme que j’envisage de culbuter sauvagement séduire avec la distinction et la retenue qui me caractérisent. Quand je sais que je vais la voir, je prends un soin tout particulier à choisir ma tenue. Quand nous discutons, ma crainte de parler trop fort, trop vite et en faisant trop de gestes le dispute à mon envie de montrer que je suis, moi aussi, une personne intéressante qui a des choses à raconter.
Je pense maîtriser assez bien le mode d’emploi relationnel des hommes. Mais vis-à-vis des femmes, j’ai encore peur de me montrer maladroite et mal aimable.
Je te rassure, jusqu'à présent, je ne t'ai jamais sentie maladroite ou mal aimable !
Je te rassure aussi sur le fait que je n'ai jamais eu de "meilleures amies" comme dans "Sex and the city"… même si quand j'étais ado, je rêvais de ça.
Maintenant, je dirais plutôt que j'ai des amies proches sur qui je sais que je peux compter. Et c'est bien plus important.
(Ce ne sont que quelques bribes, je pourrais écrire un article entier sur le sujet !)
Je ne sais pas parler aux filles non plus… j'ai toujours eu des relations pénibles et tendues avec ces dernières pendant l'adolescence et me suis toujours sentie, moins bien que celle que je cotoyais. Sentiment, que je n'ai absolument pas avec les hommes. C'est peut-être dû au fait que j'ai vécu avec 3 frères… je ne sais pas…
Je n'ai qu'une amie, une vraie et j'avoue que ça me convient très bien ainsi. Pour le reste, je discute avec des hommes, parce qu'un homme a moins de tabous, est moins jalou, est moins possessif qu'une femme.
J'ai eu une amie de mes 7 ans à mes 20 ans.
Et puis, elle m'a fait un coup tordu, je ne te raconte pas la déception.
Aujourd'hui, je n'ai plus de meilleure amie, mais j'ai une petite poignée de "copines" sur qui je peux compter.
Et finalement, c'est pas plus mal.
Moi aussi, le trip Sex and the city, j'adorerais, mais je ne suis pas certaine que cela existe…
Enfin je t'ai trouvé ! TicTac te rendait hommage dans un de ces savoureux post et je n'arrivais pas à te trouver dans son blogroll ! Heureusement inspirée par ce joli nom de blog "le rose et le noir", je clique et la, ô joy, c'est toi ! Et en plus j'aime ce que tu écris ! Et en particulier ce dernier post !
Bon j'arrête de me rependre !
Au plaisir de te lire à nouveau !
Rose.
stressandthecountry.blogspot.com
Quel enthousiasme Rose! Ca fait plaisir. Bienvenue à toi ^^
Maladroite et mal-aimable… Qu'est-ce qu'il ne faut pas lire 😀
Détrompe-toi, Mademoiselle 😉
Oh ben me voilà toute "émotionnée"…
Bises
PS :et non tu n'es pas maladroite et mal-aimable, ou je ne m'en suis pas rendue compte ^^
Ce qui est marrant, c'est que je suis un peu comme toi. J'ai toujours eu beaucoup plus de copains avec qui "déconner" que d'amies vraiment proche avec qui papoter et parfois aussi m'épancher. Des fois, ça me manque.
En tout cas, à aucun moment je ne t'ai trouvé maladroite ou mal aimable au contraire (c'est marrant parce que ce sont souvent les questions que je me pose aussi ^^), j'ai passé un super moment avec toi la dernière fois et on se le refait quand tu veux (enfin si ça te tente) !
DE ANNESO:
Tssss…je lis les réactions et je constate toujours ces vieux clichés sur les femmes qui sont superficielles,conventionnelles(ah bon? les hommes le seraient moins que nous? j'ai pas remarqué!),incapables d'amitié véritable car jalouses,chipies etc etc…. je trouve ça un peu sexiste sur les bords.Les zoms,EUX,ont droit à de la bonne vieille amitié virile,franche,sans coups fourrés(j'ai le droit de me marrer?),ben voyons.Non,les femmes ne sont pas toutes obsédées par le mariage,la pièce montée etc,pas plus que les hommes.Ceux-ci le reconnaîtront moins,c'est tout.Ce sont bel et bien les femmes qui demandent le divorce en majorité bien que ce soit pas du tout rassurant et bel et bien un saut vers l'inconnu.
Oui,les femmes peuvent être amies sans se jalouser,sans dire du mal les unes des autres,les femmes ont les mêmes qualités morales que les hommes,leur conversation peut être aussi intéressante(la politique et la littérature ne sont pas l'apanage des hommes!),les amitiés féminines existent,c'est un cliché macho répandu(un de plus)de dire qu'elles en sont incapables.
J'aime cet article et je le trouve touchant (hum , oui, je sais ça doit certainement te faire une belle jambe 5 ans plus tard 😉 ) Plus je te lis, plus j'ai l'impression que tu pourrais être ce type de rencontre amicale et je serais curieuse de te connaître IRL, bon en même temps je dois pas être la première à te le dire sur dix ans de blog et des centaines ou milliers de lecteurs… C'est juste dommage que géographiquement ce soit plus qu'improbable… Rien d'autre à ajouter d'intéressant, mais je voulais le dire quand même, en version "ici est passée Anne-Claire, à la masse, avec 5 ans de retard"… 😉