Sous le signe de la langueur

Cet été est placé sous le signe de la langueur. Et pas de la langueur bienfaisante des vacances attendues toute une année, celles pendant lesquelles les décisions difficiles sont de l’ordre « plage ou piscine? » « rosé ou Pastis? » « Marc Lévy ou Guillaume Musso? » et où on bulle béatement afin de recharger ses accus pour affronter l’agitation de la rentrée. D’abord, je déteste me baigner, ne bois que du vin rouge, du champagne ou de la vodka, et tiens les « oeuvres » des deux auteurs suscités pour l’équivalent littéraire de la barbe à papa: inconsistantes et sucrées jusqu’à l’écoeurement.

Non, la langueur qui s’est emparée de moi serait plutôt de l’ordre du bridage. Un mois que je n’ai pratiquement rien fait de productif. Le cocktail Deroxat/Xanax me pompe toute mon énergie (qui n’est déjà pas extraordinairement élevée en temps normal). Je lutte en permanence contre l’envie de m’allonger pour faire une « petite sieste » de trois heures. Certains jours, j’arrive à bosser tant bien que mal; et puis d’autres, traduire 20 pages me paraît une tâche insurmontable. J’ai encore des idées et des envies, mais je me sens trop molle pour les mettre à exécution. Quand je reste debout trop longtemps, mes jambes se mettent à flageoler et je dois me retenir à quelque chose pour ne pas tomber. Je suis comme une voiture qui ne pourrait plus dépasser la seconde, une batterie qui ne se rechargerait plus qu’au quart de sa capacité.

Je me suis fait une raison. J’ai mis mes projets en attente et décidé que le plus important pour l’instant, c’était de m’occuper de ma santé. Je rattraperai le temps perdu une fois que j’irai mieux. Je me dis que ces attaques de panique importunes auront au moins eu le mérite de me pousser à entreprendre une thérapie que j’avais toujours refusée jusque là, et qui m’aidera peut-être à résoudre mon problème d’angoisses chroniques et à supprimer ce blocage inexplicable qui, neuf fois sur dix, m’empêche de concrétiser mes intentions.

D’habitude, je rentre de vacances plus crevée que je ne suis partie, parce que je suis boulimique de sorties et d’activités. Là, je suis à Toulouse depuis vendredi matin et je n’ai quasiment rien fait. Quelques courses utilitaires avec Soeur Cadette. Des petits dessins d’objets. Un goûter au Paradis du Fruit. Un ciné en famille. Une séance de maquillage. De la lecture: quatre magazines féminins; « The lost diaries of Adrian Mole » que j’ai abandonné vers la page 100 tant il m’ennuyait; les 120 premières pages de « Les vivants et les ombres » auquel je n’accroche pas vraiment jusqu’ici. Des jeux débiles sur Facebook. Un soir, j’ai même regardé « Secret Story » avec Chouchou et Soeur Cadette. C’est vous dire le niveau.

Mais aujourd’hui, il fait beau; Soeur Cadette et David sont partis à Paris chercher leurs visas, et Chouchou et moi avons décidé de passer l’après-midi à flâner en ville. Nous devons également appeler les objets perdus pour savoir si par hasard, les agents de Tisséo ne leur auraient pas rapporté un monstre en peluche rouge et borgne trouvé dans le métro samedi soir entre Esquirol et Balma-Gramont. Je croise les doigts…

4 réflexions sur “Sous le signe de la langueur”

  1. Les jeux débiles sur facebook, je les fais même quand je suis en pleine forme !

    Courage, soigne-toi bien et à bientôt !

  2. Cécile de Brest

    Rhooo, mais j'ai adoré Les vivants et les ombres ! Accroche-toi, tu verras, ça vaut le coup.
    Repose-toi, prends soin de toi, c'est tout ce qui compte pour le moment.

  3. Ton avis sur les bouquins à Levy : clap clap clap… CLAP CLAP CLAAAAAP !!!! Enfin quelqu'un que je peux plussoyer en prétendant que c'est neuneu au possible 😀
    Pour Musso, je n'ai lu qu'un seul bouquin de lui, j'ai baillé mais juste un peu, je lui laisse encore une chance 😉

  4. Cécile de Brest

    Lévy et Musso, même combat !!
    Je dirais quand même si vous me permettez l'expression que Musso est "moins pire" que Lévy.

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