Une semaine au Maroc: dessins


Je ne sais pas dessiner, ou en tout cas, je n’ai jamais vraiment essayé. Seules tentatives en la matière: quelques portraits au crayon du chanteur de a-Ha quand j’avais 15 ans, deux-trois dessins humoristiques et un crayonné de Chouchou allongé sur le flanc en début d’année dernière. Point. Mais j’ai toujours eu envie d’apprendre, notamment l’aquarelle. Il y a dix ans, je m’étais même inscrite à un stage. J’avais acheté tout le matériel… et annulé au dernier moment de peur que le prof et les autres élèves me trouvent ridicule. Depuis, ma petite boîte de couleurs jouait les Belles au Bois Dormant au fond d’un tiroir.

Mon tout premier essai, sur une idée d’Antonia: reproduire la symétrie d’une architecture à partir d’un dépliant publicitaire. Quand j’ai montré le résultat aux autres filles du groupe (qui savaient déjà toutes très bien dessiner), la réaction a été unanime. Mes traits au stylo à l’encre de Chine et mon souci du détail donnent un effet graphique très « bédé ». Sur le coup, et même si je ne peux nier l’influence exercée sur moi par le 9ème art, je n’ai pas trop compris pourquoi elles me disaient ça. Puis j’ai vu leurs oeuvres, beaucoup plus dans le flou, le suggéré, l’impression – disons-le carrément, le ressenti. A ce stade, je ne suis capable que de reproduire laborieusement ce que j’ai sous le nez, puis de barbouiller les zones délimitées par mes traits au petit bonheur la chance. Bon, en même temps, il faut bien commencer quelque part.

Deuxième dessin: la skyline de Marrakech vue depuis la terrasse du Café des Epices, sur la place du même nom. Il aurait fallu la colorier à l’encre de Chine pour obtenir un beau résultat contrasté, mais je n’en avais pas sous la main et je n’ai pas eu la patience d’attendre mon retour pour emprunter celle de Chouchou. Autrement dit, ça aurait pu être bien mais. L’exercice reste néanmoins très intéressant. Petite touche personnelle, j’ai ajouté mes commentaires avec un feutre fin au-dessus de différents éléments du paysage.

Troisième aquarelle, et ma préférée à ce jour: une silhouette d’Essaouira vue depuis le port. J’ai coupé sur la photo une grand partie de la page de gauche sur laquelle on ne voit que la mer, et que j’ai laissée presque vide à dessein afin de pouvoir y coller de petites photos ou autres éléments. Le format paysage de mon carnet Moleskine s’y prêtait très bien. A regarder ce dessin, on a l’impression qu’il est très simple et qu’il a dû me prendre cinq minutes; et bien pas du tout, j’ai passé au bas mot une heure et demie dessus. Pendant ce temps-là, les autres filles en faisaient au moins deux chacune.


Dernière aquarelle du séjour, la plus ratée de toutes: l’entrée du musée de l’Islam dans le jardin Majorelle. Le bleu caractéristique du lieu était difficile à traiter, et faute d’être capable de faire du flou, je n’ai pas pu finir correctement les côtés occupés par des arbres. A la mise en page du carnet, je me suis d’ailleurs débrouillée pour les masquer histoire de sauver les meubles. Ce dessin représente tout de même un bon souvenir, puisqu’il a initié une conversation entre moi et l’un des gardiens, très bon aquarelliste à ses heures perdues, qui m’a donné quelques conseils judicieux et gentiment fourni de l’eau propre pour mon gobelet.

En bonus, je vous livre un dessin de poignard bêtement réalisé avec un feutre ordinaire, et que je n’ai donc pas pu aquareller pour ne pas faire baver les contours. Ce kummiya était exposé au Musée de Marrakech en compagnie d’autres armes, de bijoux ethniques et de tissus traditionnels. Sur la page suivante, j’ai dessiné une fibule, ces broches qui vont par paires et qui servent à fixer les plis de tissu des vêtements de femme.

Je suis globalement assez satisfaite de mon travail pendant cette semaine, et j’ai très envie de poursuivre dans cette voie. Le mois prochain, Chouchou et moi passerons une partie de notre séjour à Prague à gribouiller dans nos carnets respectifs sur des tables de café. D’ici là, j’aurai sûrement fait une razzia de nouveaux godets d’aquarelle chez Schleiper, et aussi l’emplette de feutres de calligraphie.

8 réflexions sur “Une semaine au Maroc: dessins”

  1. C’est un super début ! On dirait presque que tu as fait ça toute ta vie. J’aime beaucoup la silhouette d’Essaouira qui rivalise avec le skyline de Marrakech.

  2. « Je ne sais pas dessiner, ou en tout cas, je n’ai jamais vraiment essayé. »

    Le « Je ne sais pas dessiner » est de trop dans cette phrase ! On voit dans ton premier dessin que tu as des notions de perspective, lorsque Miss A. me demande de lui dessiner quelque chose, l’image que j’ai en tête n’a rien à voir avec le résultat et je n’ose même pas te décrire le résultat…

    Continue, continue, continue…

  3. Cécile de Brest

    Si tu savais dessiner, qu’est-ce que ce serait…
    Franchemet, je trouve ce que tu as fait très chouette !
    J’ai commencé à prendre des cours d’aquarelle depuis que je suis en Guyane; je suis nulle en dessin, nulle en peinture, et bien, je me suis découvert une passion !
    Comme quoi…

  4. Nuryko (Niana)

    Je suis assez impressionnée par ton travail en tant que quasi-totale débutante. Je me sens, par exemple, bien incapable d’en faire autant.
    En tout cas, félicitations ! Et continue dans cette voie.

  5. Merci à toutes, mais en fait ce n’est pas tellement difficile: il suffit de se lancer!

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