
Puis une voix a annoncé qu’en raison d’un acte de vandalisme, le train suivant était supprimé.
Je suis enfin montée dans le RER à 12h43. Et j’ai eu beau courir comme une folle en broyant au passage les orteils d’une demi-douzaine de personnes qui ne s’étaient pas écartées assez promptement devant moi et mon monstre à roulettes, lorsque je suis arrivée sur le quai de la gare du Nord en nage dans mon T-shirt à manches longues et mon blouson doublé, le Thalys de 12h55 s’éloignait lentement. Il m’avait manqué une petite minute pour l’attraper. J’ai poussé un gémissement de désespoir. L’employé de la SNCF qui venait de fermer la barrière en bout de quai m’a lancé un dédaigneux: « Ben oui mais fallait pas être en retard ». Puis m’a ignorée superbement quand je lui ai demandé à quelle heure était le prochain et si je pouvais le prendre avec mon billet. Connard.
Je suis allée à l’accueil. Où une dame m’a annoncé que le Thalys suivant n’était pas avant 14h25 (à n’importe quel autre moment de la journée, il y en a toutes les demi-heures). Et là, je ne sais pas ce qui m’a pris, je me suis mise à chialer comme si on venait de m’annoncer qu’un tueur en série avait assassiné toute ma famille. J’ai été obligée d’invoquer un pseudo-entretien d’embauche que j’allais louper pour ne pas me taper une honte absolue. Bien embarrassée, la dame a fait la seule chose qu’elle pouvait, c’est-à-dire modifier mon billet pour ne pas qu’en plus de tout le reste, je récolte une amende.
J’avais donc une heure et demie à tuer, l’estomac dans les talons, et je me sentais absolument mortifiée. Après tout, je n’avais rien d’important à faire en arrivant à Bruxelles; Chouchou n’était même pas censé venir me chercher à la gare. Pourquoi ce retard inconséquent me mettait-il dans tous mes états? Je ne voulais pas réfléchir à la question devant un sandwich tout sec ou un hamburger dégoulinant de gras; comme j’avais du temps devant moi et bien besoin d’un remontant, je suis allée m’attabler chez Hippopotamus où j’ai commandé une entrecôte sauce au roquefort. Et tout ce que j’ai trouvé comme explication, c’est que je suis vraiment trop psychorigide. Le moindre grain de sable dans l’engrenage de ma belle organisation, le plus petit sentiment d’être en train de perdre du temps (surtout si ce n’est pas ma faute et que je n’ai pas de coupable désigné sur qui passer mes nerfs), et je vire hystérique.
Pendant que j’étais à Monpatelin, j’ai reçu, parmi divers bouquins commandés sur Amazon, « Les thérapies comportementales et cognitives pour les nuls ». Je pense que sa lecture ne sera pas superflue.
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Tu es dure avec toi dis donc. Qui n’aurait pas pété les plombs, après une matinée de cavale commencée à 5h50 du mat’ ?? A ta place, j’aurais certainement insulté le mec qui s’est moqué de toi de « connard », j’aurais récolté une contravention pour « outrage », j’aurais pleuré et au lieu d’aller manger, j’aurais foncé chez MAC comme une débile dépenser les sous de ma journée… non non, vraiment t’as assuré 😉
Je de plussoie sur la journée commencée à pas d’heure, dans un train on dort jamais aussi bien que dans son lit.
Moi à ta place j’aurais sûrement fait pareil, en m’énervant de façon tout à fait ridicule au lieu de pleurer (beaucoup moins efficace) mais après coup j’aurais amèrement regretté de pas avoir trouvé une jolie répartie bien cinglante pour le « connard ». Du genre « allez dire ça au conducteur du train SNCF qui est arrivé en retard et aux abrutis qui ont tout cassé le beau RER qui devait m’amener ici ». (En plus cinglant, et sans complaisance pour le RER, parce que bon, la ligne D elle est quand même bien pourrie.)
… pas eu trop de supplément à payer pour avoir le train suivant ?
Ah ben non dis j’ai rien payé du tout il aurait plus manqué que ça! Là ouais, on m’aurait entendu gueuler!
je n’ai qu’un mot à dire
ACT
acceptance and commitment therapy