En ce qui me concerne, je suis tout à fait contre. Je ne parle bien entendu pas de la chirurgie réparatrice qui permet de remédier à de vrais handicaps défigurants, mais de toutes ces procédures parfaitement dispensables auxquelles certaines personnes ont recours afin d’améliorer leur apparence et, espèrent-elles, leur image de soi. Or, je ne suis pas persuadée qu’un implant en silicone puisse regonfler une estime défaillante, ni un coup de bistouri amputer des complexes solidement ancrés dans la psyché. Mais enfin, chacun dispose de son corps comme il l’entend, et même si ça ne me paraît pas judicieux, je n’ai aucune objection à ce que d’autres tentent le coup – pourquoi pas? Après tout, il y a effectivement des gens enchantés par le résultat. Tant mieux pour eux.
Mon opposition personnelle découle de plusieurs sources. D’abord, très prosaïquement: je suis douillette et ne m’imagine pas une seconde en train de m’infliger la moindre douleur non indispensable. Ensuite: je suis parano, et j’aurais trop peur des ratés ou des conséquences potentiellement néfastes de certains produits utilisés depuis peu (le Botox, par exemple), dont il me semble qu’on ne peut pas encore mesurer les effets à long terme. Et puis la plupart de ces procédures coûtent des milliers d’euros, en une fois ou cumulés au fil des ans, et je préfère de loin investir ce genre de somme dans une de mes passions – un beau voyage, par exemple.
Mais quand bien même tout cela serait parfaitement indolore, sûr et remboursé par la Sécu… Ce qui me gêne dans la chirurgie esthétique, c’est le message qu’elle contribue à véhiculer, celui d’une société qui n’accorde de valeur qu’à la beauté, à la minceur et à la jeunesse. Qui considère une femme de plus de 60 kilos comme une grosse vache, une femme de plus de 45 ans comme une vieille peau, et les deux comme évidemment incapables de susciter autre chose que du dégoût ou de la compassion. De pauvres créatures qui, vraiment, devraient se prendre en main et recourir à un régime ou une lipposuccion pour retrouver une silhouette désirable, à une petite injection de poison ou un lifting pour paraître quinze ans de moins.
Cette dictature de l’image unique me révolte. Ces valeurs (ou absence de), encore plus. Je ne comprends pas pourquoi l’archi-minceur est devenue un idéal alors que chaque individu possède un poids de forme différent, ni pourquoi on privilégie la vigueur de la jeunesse par-dessus l’expérience de l’âge. Que l’on veuille continuer à présenter une apparence agréable en vieillissant, je le conçois très bien – il suffit de jeter un coup d’oeil dans ma penderie et ma mallette à maquillage pour s’en convaincre. Mais je revendique le droit d’être plus gourmande qu’obsédée par ma ligne, de paraître l’âge que j’ai et de me trouver quand même jolie avec mes rides naissantes. Bien sûr que dans l’absolu, je préférerais faire dix kilos de moins et avoir encore l’épiderme parfaitement lisse. Mais je ne suis pas prête à payer le prix de ces deux choses, pas prête à imposer à mon corps la violence de privations alimentaires ou d’incisions dans ma chair.
Du coup, vous l’aurez compris, je suis aussi totalement opposée aux régimes 🙂
Alors je sais pas si on peut parler de régime au sens strict du terme car je ne ressens pas de frustration mais j’ai perdu 12 kg en 6 mois et c’est certain le regard des autres a changé !
Du coup mon regard sur moi même commence tout doucement à changer aussi … En fait je ne me rends pas compte que j’ai perdu autant !
euh ,je pèse 60kgs ,et je suis loin d'être grosse-_-.
C'est sure que si tu mesures 1m65 et que tu es pas musclée ,c'est gros ,mais sinon…
Je n'ai pas dit que c'était mon opinion personnelle (vu que je mesure 1,54m et que je dépasse allègrement les 60 kilos!), juste que c'était l'image que nous renvoyaient les média…
Coucou 🙂
Je comprends ton point de vue, mais de mon expérience, je pense différemment.
J'ai été opérée d'une réduction mammaire il y à 6 ans, à l'âge de 20 ans. Alors oui, dans la réduction mammaire, il y a le côté médical (pour les maux de dos notamment) mais personnellement, je le faisais surtout pour l'esthétique (mes seins tombaient et à 15 ans, c'est dur, de grandes aréoles…) et c'était la partie de mon corps que je détestais le plus. Je ne voyais que ça, ça m'obsédait et ça me bloquait vis-à-vis des garçons. De plus, c'était extrêmement frustrant de devoir renoncer à de nombreux vêtements car ma poitrine ne rentrait pas dedans…
Bref, je ne pensais qu'à l'opération et je suis ravie que mes parents m'aient soutenue et ai eu la chance qu'ils prennent en charge l'opération.
Et honnêtement, je me sens tellement mieux dans mon corps maintenant. Je suis passée d'un F à un C et mes seins sont maintenant la partie de mon corps que je préfère, je m'assume beaucoup plus. Evidemment, j'ai encore des complexes mais ceux-là, je peux vivre avec.
Voilà, je voulais juste réagir pour montrer que si, la chirurgie esthétique peut rendre heureux et si c'était à refaire, je resigne sans hésiter car ça a changé ma vie.