Je ne m’identifie pas, je compatis

C’était la petite fiancée de l’Amérique, la fille pas terrible à la base qui à force de chirurgie esthétique, de nutritionnistes, d’habilleurs, de coiffeur et de maquilleurs pro avait réussi à devenir une des actrices de télévision les plus adulées et les mieux payées des USA.
Poursuivant son conte de fées moderne, elle a séduit et épousé un acteur que beaucoup considéraient comme le plus bel homme du monde. Ils sont devenus le golden couple universellement envié.

Quelques années de bonheur tranquille ont passé.
Puis le plus bel homme du monde a tourné un film avec la fille la plus sulfureuse de Hollywood. Six mois plus tard, il divorçait de la petite fiancée de l’Amérique. L’année suivante, il avait déjà trois enfants avec la fille la plus sulfureuse de Hollywood. Et jurait sur ses grands dieux que non, bien sûr, il ne s’était rien passé entre eux durant le tournage du film sur lequel ils s’étaient rencontrés.
A l’époque, la petite fiancée de l’Amérique est restée très digne malgré son chagrin, refusant de faire le moindre commentaire négatif sur son ex et sur la nouvelle compagne de celui-ci. Mais les tabloïds la montraient se promenant sur la plage seule avec son chien et un air triste à mourir.
La série qui l’avait fait connaître était terminée, et elle a eu du mal à transformer son passage sur grand écran. La plupart de ses films étaient médiocres et ne cartonnaient pas franchement au box office. Côté vie privée, elle a essayé de se remettre en selle, et là aussi elle a fait de mauvais choix, jetant son dévolu sur des bad boys avec qui ça ne pouvait que mal se terminer.
Pendant ce temps, les journaux ne parlaient que du plus bel homme du monde et de la fille la plus sulfureuse de Hollywood: leurs six enfants biologiques ou adoptés, leurs engagements caritatifs, leurs multiples maisons et voyages à travers le monde, leurs films à succès. Ils les montraient superbes, irrésistibles et conquérants. Beaux, riches, talentueux ET généreux, capables de concilier mille activités tout en entretenant une passion amoureuse dévorante.
Dimanche soir a eu lieu la cérémonie des Oscar. Pour la première fois depuis leur divorce, la petite fiancée de l’Amérique s’est retrouvée en présence du plus bel homme du monde et de la fille la plus sulfureuse de Hollywood. Elle était sur scène, présentant des récompenses. Ils étaient tous deux nominés dans la catégorie « meilleur acteur » ou « meilleure actrice » et assis dans la salle.
Comment peut-on sourire, parler avec naturel et faire son travail sous le regard d’un homme qui a juré de vous aimer jusqu’à ce que la mort vous sépare – puis qui, aux premières difficultés dans votre couple, s’est laissé mettre le grappin dessus par une autre, s’est comporté comme un lâche en n’assumant même pas ses actes, vous a prise pour une conne dans les grandes largeurs et humiliée devant le monde entier?
Pendant qu’un film que je n’avais que moyennement apprécié raflait 8 statuettes, mon coeur saignait pour la petite fiancée de l’Amérique. Et pour moi.

PS: Mais le cinéma, c’est formidable. Beaucoup plus juste que la vraie vie. Le plus bel homme du monde et la fille la plus sulfureuse de Hollywood sont tous les deux repartis les mains vides.

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8 réflexions sur “Je ne m’identifie pas, je compatis”

  1. C’est vrai que l’attitude du plus bel homme du monde a été assez nulle dans l’ensemble. Mais c’est peut-être aussi parce qu’à l’époque, la petite fiancée de l’Amérique ne voulait pas s’encombrer d’enfant pour privilégier sa « carrière » (c’te bonne blague, elle qui a été « élue » par certains tabloids la femme la plus inutile d’Hollywood, et qui, lorsqu’elle a été voir les producteurs de 24 pour avoir un rôle, ils lui ont ri au nez…). Elle a maintenant changé son fusil d’épaule, mais c’est peut-être un peu tard…

  2. Mais je peux très bien comprendre qu’il ait voulu la quitter.
    La façon dont il s’y est pris, en revanche, me dégoûte pas mal.

  3. N’empêche que la fille la plus sulfureuse de Hollywood, elle le méritait cet Oscar ! arf

  4. Je ne sais pas, je n’ai pas vu son film mais globalement elle m’émeut moyen comme actrice, alors que Kate Winslet, haaan.

  5. Moi non plus elle ne m’émeut pas comme actrice.
    J’attends de voir…;-)
    Je ne comprends pas le barnum qu’il y a autour d’elle. Il y a tant et tant d’actrices excellentes, belles et intelligentes. Pour un acteur extra il y a combien d’actrices fantastiques ? 10 ? 12 ?
    Je trouve très joli ce que tu as écris Armalite, et très réconfortant.
    Je pense parfois à tout ce que certaines femmes (actrices, chanteuses) doivent encaisser tous les jours au travers les magazines people et la connerie ordinaire, et je suis heureuse d’être rien du tout !

  6. Gabrielle, moi aussi, je détesterais être célèbre! Devoir tout le temps prendre un soin maladif de mon apparence, faire attention à tout ce que je dis ou fais, ne plus pouvoir sortir de chez moi sans que les photographes me tombent dessus, savoir que mes rapports avec les autres sont faussés d’entrée de jeu…Urgh.

  7. Joli texte et tellement vrai.
    Sauf que l’homme le plus beau du monde, c’était, c’est et ce sera toujours Clint Eastwood !
    (Allez, d’accord, à la limite Johnny Depp mais limite…)

  8. Ben moi, la petite fiancée de l’Amérique, je l’aime bien… pas trop pour ses films, assez insipides, tu as raison, ni pour ses talents d’actrice, mais j’aime son style, son coté casual chic, toujours le bon mix de fringues, le maquillage discret qui la met en valeur, les cheveux parfaits…
    Bon, je sais que tout ça, ce n’est que le résultat du travail d’une armée de relookeurs, mais je trouve que vu d’où elle est partie, beau boulot quand même, au pays de la pouf péroxidée, une telle sobriété, c’est à noter, non…?
    Et je partage ton « admiration », ça n’a pas dû être facile d’être la cocue number one du siècle nouveau… mais face à Angélina, c’était foutu d’avance, limite elle aurait pu préparer les papiers du divorce quand son Bradounet a signé son contrat pour ce film (médiocre aussi, le film, mais quelle énergie sexuelle entre les deux…).
    Moi, ce qui m’attriste un peu dans son histoire, à cette petite fiancée de l’Amérique, c’est le fait qu’elle a beaucoup perdu, en voulant à tout prix privilégier sa carrière… un mari, peut-être, l’opportunitée de faire un bébé …
    Et qu’aujourd’hui, elle s’accroche comme une glue à un type qui à l’air assez moyennement amoureux d’elle, mais très preneur de la célébrité qu’elle lui apporte…

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