Soldes d’hiver 2009 – Episode 1 : Brussels, the mysterious shrinking boots

Les dernières soldes d’été ayant été particulièrement fructueuses à Bruxelles, j’espérais plus ou moins réitérer hier mes exploits du mois de juillet. Entre le froid glaciaire et l’absence prolongée d’internet à la maison, les signes étaient pourtant clairs : l’univers m’est contraire en ce moment. Pas de raison pour que son hostilité ne s’étende pas au domaine du shopping.
Ainsi, les deux paires de Chie Mihara que j’avais repérées chez Bocacci n’étaient plus disponibles qu’en pointure 37 ou 38 au minimum, alors qu’idéalement il m’aurait fallu du 35 1/2. Chez Graphie Sud, il ne restait qu’un exemplaire du col roulé en cachemire rouge Isabel Marant qui me tentait bien : une taille 3, hélas. Et le délicieux petit manteau en jacquard orange vendu au prix modeste de 460 euros ne bénéficiait que d’une remise de 30%, ce qui faisait encore un peu gloups, surtout pour quelqu’un qui a déjà acheté deux manteaux cet hiver et dont l’éditeur ne lui a toujours pas payé l’avance (la somme qui doit être versée avant le commencement d’un boulot, donc) sur une traduction rendue hier.

Je suis quand même ressortie avec une paire de bottines en cuir marron Chie Mihara. Trop grandes au niveau du pied (c’est un 36), trop étroites au niveau du mollet (je ne peux pas monter la fermeture jusqu’en haut), mais comme elles me tiennent bien la cheville, que je compte les porter uniquement sous un pantalon et qu’elles rééquilibrent à merveille ma silhouette en bouteille d’Orangina, je les ai achetées quand même. La vendeuse à la caisse a jugé utile de me préciser que c’était un vieux modèle d’il y a un ou deux ans, ce qui a quand même un peu froissé mon orgueil de chasseuse déjà mis à mal par ces premières déconvenues.

Deuxième arrêt : boulevard de Waterloo – chez les riches, donc – pour faire un tour chez Eric Bompard. J’ai toujours lu beaucoup de bien sur ce spécialiste du cachemire, et vu la température actuelle à Bruxelles, je ne pense pas survivre jusqu’au printemps avec de vulgaires pulls en coton/acrylique, d’autant que la manche longue ne semble toujours pas revenue à la mode. Cet hiver, je porterai du poil de chèvre indienne ou je trépasserai avant le 21 mars. Apparemment, Eric Bompard penche en faveur de la seconde solution. Nous avons dû attendre devant la porte que deux personnes sortent pour être autorisés à entrer dans le magasin, où une vision d’horreur nous attendait. Une truie n’aurait pas retrouvé ses petits au milieu de tous les pulls et les gilets dépliés, abandonnés en boule sur les étagères ou même sur le sol. J’ai quand même jeté un coup d’œil aux modèles, et la seule chose flatteuse que je peux en dire, c’est qu’ils doivent se marier à la perfection avec un rang de perles et des mocassins.

Dépités, Chouchou et moi avons tenté un changement de tactique radical et mis le cap vers RacailleLand, j’ai nommé la rue Neuve. Grosse erreur. Rien que pour remonter du métro dans le centre commercial City 2, nous avons cru mourir étouffés. Une fois à l’air libre, ça ne s’est pas beaucoup arrangé. Maudits soit les gens avec poussette qui pensent que trimballer un bébé leur donne le droit d’emboutir violemment les mollets des autres pour forcer le passage, et maudits soient les fumeurs qui même au sein d’une foule compacte se baladent avec une clope allumée à la main sans se soucier de cramer les vêtements ou les mains des autres.

Partout, c’était le pur chaos. Nous avons tout de même eu un coup de chance : dans le premier magasin de chaussures où nous sommes rentrés totalement au hasard, Chouchou a trouvé une très jolie paire de boots en cuir marron vieilli pour remplacer ses vieilles baskets à scratch qui prennent l’eau de toutes parts. Moins 10% seulement, mais le prix restait dans son budget. De mon côté, je suis tombée sur l’article que je n’espérais plus, le Saint-Graal sur lequel je fantasmais sans espoir depuis des années : une paire de bottes hautes capables d’accommoder la circonférence extravagante de mes mollets. D’accord, elles fermaient juste juste dans le magasin, mais elles me faisaient des jambes presque sortables. Je les imaginais très bien portées avec un gros collant en laine ajouré et une jupe en jean au-dessus du genou.

Sauf que l’univers n’avait pas dit son dernier mot. Après un passage éclair à la maison pour poser nos paquets, Chouchou et moi avons décidé de retourner à La Table, histoire de surfer une heure ou deux sur internet. Tout fiers, nous avons enfilé nos nouvelles chaussures. Enfin, Chouchou a enfilé ses nouvelles chaussures et m’a regardée m’acharner sur la fermeture éclair de mes bottes en transpirant à grosses gouttes. Ami lecteur, amie lecteuse, je ne te mens pas : entre le moment où je les avais achetées et le moment où je les avais ramenées chez moi, mes mollets avaient apparemment pris deux ou trois centimètres de diamètre supplémentaire. A moins que les bottes aient rétréci en catimini. J’ai été obligée de défaire les petites boucles sur le côté, et le seul moyen pour moi de les refermer un jour, ce sera de poinçonner deux trous supplémentaires dans les languettes correspondantes. Ce qui serait un moindre mal si je ne soupçonnais pas que, sous la pression, le cuir de celles-ci se déchirera au bout de cent mètres de marche.

Mercredi, je fais l’ouverture des soldes à Paris, et le butin à intérêt à être bon, rogntudju !

2 réflexions sur “Soldes d’hiver 2009 – Episode 1 : Brussels, the mysterious shrinking boots”

  1. J’ai le même souci de mollets et j’espère me trouver une paire de bottes … C’est pas gagné je sens 🙁

    Sinon pour Bompard j’avais trouvé des chemisiers très sympas et un top à fines bretelles (en cachemire lui).

    J’espère trouver un ou deux trucs sympas pour la fin de l’hiver !

  2. c’est pas à toi qu’il faut apprendre qu’au chaud les membres gonflent 😀 (et que du coup au froid ils dégonflent)

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