Jamais plus jamais

Ce soir, j’ai subi mon deuxième grand traumatisme de la journée. Non, ça n’a pas été d’apprendre (tout à fait incidemment) que l’éditrice de Maudite Série avait encore changé, ni de découvrir que la précédente ne m’avait pas réglé ma dernière facture avant son départ et que par conséquent je risquais de me retrouver bientôt à découvert de la bagatelle de 7000 euros, le mois même où je dois régler en une fois l’intégralité de mes impôts sur le revenu de l’an dernier. Non, ça n’a pas été non plus de recevoir de la part de l’Homme un mail dénué d’intelligence autant que d’humour – sept ans de vie commune m’ont donné amplement le temps de m’habituer à ces minuscules défauts. Non, je ne suis pas encore sous le choc des piètres performances que je viens de faire durant ma première séance de Wii Fit depuis deux ou trois semaines. Simplement, Chouchou m’a emmenée faire les courses chez Colruyt.

Il m’avait pourtant prévenue que le magasin de la rue Gray était minimaliste et déprimant. Minimaliste? En ce qui concerne le choix des produits et le soin accordé à leur présentation, sûrement. Pour ce qui est de la quantité de clients plantés immobiles au milieu des allées, du volume sonore auquel ils s’expriment et de la verdeur du langage qu’ils emploient, je dirais plutôt qu’on verse dans le généreux, limite foisonnant. Déprimant? Le mot est un peu faible. Au fil des rayons, Chouchou m’a vue me décomposer lentement. Un summum a été atteint en bout de parcours avec les bacs à surgelés dont il faut soulever le couvercle pour voir le contenu: des sacs de crasses panées sans marque vendues au kilo. A ce stade, je n’étais même plus en état de m’émouvoir de l’étrangeté des caisses où un employé debout transvase le contenu de votre chariot dans un autre chariot vide avant de vous envoyer charger vos sacs recyclables sur le parking du magasin.

« Tu reviendras avec moi chez Colruyt, un jour? » m’a demandé Chouchou, penaud, sur le trajet du retour. Et c’est avec la plus parfaite sincérité que j’ai répondu d’une voix blanche: « Même pas si Dieu me prête vie jusqu’à 127 ans ».

13 réflexions sur “Jamais plus jamais”

  1. Olive: euh, non. Je gagne ma vie assez correctement pour ne pas être à 20 euros près sur ma facture de courses hebdo. Et je sais que ça n’est pas le cas de tout le monde, surtout par les temps qui courent. Mais à mon avis, les gens qui vont chez Colruyt par nécessité s’empresseraient de faire comme moi et de filer chez Carrefour s’ils pouvaient.

  2. c’est moche, bruyant et minimaliste mais c’est la seule enseigne qui vende autant de produits bio en Belgique. Comparé à Carrefour, c’est Byzance.

  3. Personnellement, je ne fais pas de blocage sur les produits bio. Par contre, j’ai besoin de mes Perles de Lait, de mon pain de mie aux 7 céréales Harry’s et de tout un tas d’autres produits qu’on ne trouve pas chez Colruyt (ou en tout cas, pas dans ce magasin-là).

  4. La première fois, ç’est sûr que ça fait toujours un choc! Mais à Bruxelles, les Colruyt sont 33% moins chers que Delhaize. Même si tu ne fais pas attention à ton addition, ça vaut la peine: de quoi s’offrir quelques paires de Chie Mihara sans culpabiliser!
    Moi je fais mes « grosses courses » au Colruyt et je fonce chez Delhaize pour les « achats plaisir ».

  5. En fait, on a décidé qu’on ferait un gros plein chez Carrefour une ou deux fois par mois en voiture, et que le reste du temps, Chouchou irait prendre chez Colruyt ce qu’on peut y trouver tandis que je ferais le complément au Contact GB de la place Jourdan. Et effectivement, l’argument « Chie Mihara » me parle déjà davantage 🙂

  6. Eh vi! Ce genre d’enseigne on les frequente nous aussi pas mal et par c’est certain necessité. En alsace on a quand même la chance d’y trouver des produits de grandes marques vraiment moins chers ce qui compense certaines frustrations entrainées par le manque de choix… et en effet, nous nous faisons un gros plaisir pour les papilles une fois par mois; un plein notamment de veritables jus de fruits et de bordeaux (Baron de Lestac)histoire de ne pas oublier que les courses plaisir existent encore.

  7. Et bien moi, j’ai un tout autre point de vue sur Colruyt. Lorsque j’avais 14, 15 ans, j’adorais faire une balade le samedi avec un pote chez Colruyt. Car c’était la seule enseigne qui proposait des p’tites dégustations de saucisson, de cake, de vin ou de bière. Et ça nous amusait vraiment bien. J’en ai gardé une espèce de tendresse que le minimalisme de l’infrastructure ne parviendra jamais à éteindre. D’autant qu’à côté de l’argument prix qui vaut ce qu’il vaut en fonction du portefeuille de chacun, il y a des caissier(e)s plus sympas que la moyenne des autres enseignes.
    Vive Colruyt !
    Quoi ? Le patron de Colruyt est tendance « nationaliste flamand » ?
    Zut alors… 🙁

  8. Pour les caissiers, le seul que j’ai vu ne va pas me suffire pour établir des statistiques… Mais j’ai fait mes courses dans un Delhaize pendant un an et les caissiers étaient plutôt sympas. Plus que dans les grandes surfaces françaises en tout cas. Je sais, c’est pas dur: nous sommes un peuple désagréable et arrogant ^^

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