Je n’ai pas beaucoup dormi et le réveil a été un peu rude ce matin. Mais je suis motivée: à 8h43, je prends le Thalys pour aller passer la journée à Paris. Ca faisait partie des avantages en nature que je m’étais fait miroiter en venant m’installer à Bruxelles; malheureusement, jusqu’ici, la seule fois où j’ai fait la navette en moins de 24h, c’était pour les obsèques de Brigitte en mars dernier.
En ce mercredi 20 août, mon programme est beaucoup plus joyeux bien qu’assez chargé. J’ai une (grosse) liste de courses à faire, un déjeuner avec Editeur Préféré ce midi et un pote à voir avant de reprendre le train en sens inverse. Manque de bol, dans le Thalys, je suis saisie par un affreux mal de ventre comme je n’en avais plus ressenti depuis le début de mon traitement contre l’endométriose. Forcément, ça tombe pile le jour où 1/je n’ai pas la possibilité de rester allongée avec une bouillotte sur le bide 2/fait rarissime, je n’ai même pas un comprimé de Doliprane dans mon sac pour calmer la douleur.
C’est donc d’humeur modérément joviale que j’entre au Temple du Scrap, LA boutique parisienne dédiée aux fournitures de scrapbooking. Elle est située rue Ernest Cresson, entre les stations de métro Mouton-Duvernet et Denfert-Rochereau (non loin d’un Muji que j’ignore vaillamment: il est un peu trop tôt pour commencer à m’encombrer, et un peu prématuré d’équiper en rangements le futur coin scrap que je n’aurais pas avant début octobre). Première impression en entrant: que des trucs « à la française » que je n’utilise pas. Et les prix, misère!! Même en tenant compte des frais de port, c’est deux fois plus cher que sur les sites de vente basés aux USA. Par contre, en poussant au-delà de la première salle, je m’aperçois qu’il y en a encore deux autres tout aussi grandes: une dédiée aux embellissements et l’autre aux papiers. Le choix est vraiment énorme, autant que dans les plus grands magasins américains que j’ai visités. Et il y a quand même un certain nombre de marques européennes que A Cherry On Top ou Two Peas in a Bucker ne stockent pas. Premier article dans mon panier: un set de tampons acryliques oiseaux Gaïa, raisonnablement marqué 6,50 euros. Je fais assez attention à ce que je prends, mais j’ai quand même du mal à résister à la grande variété de fleurs de toutes les tailles et de toutes les matières. Et puis j’ai envie besoin de transparents imprimés. Au final, je passe en caisse avec me semble-t-il très peu de choses, et la facture se monte à plus de 90 euros. Gloups. L’avantage, c’est que le sac ne va pas me gêner pour la suite: il ne pèse quasiment rien.
J’ai quand même beaucoup traîné à inspecter tous les rayons, et quand je sors de là, il est déjà midi. J’ai rendez-vous à 13h à l’autre bout de Paris, mais je pense avoir le temps de faire un crochet par le Printemps Haussmann où j’espère acheter une recharge 2009 pour mon agenda – parce qu’évidemment, je n’ai pas un Filofax, un Quo Vadis, un Exatime ou toute autre marque dont on trouve les produits partout: j’ai un Agenda Moderne. Or, je ne connais que deux revendeurs qui stockent la gamme, et le second se trouve à Aix-en-Provence. Mais arrivée au Printemps, je scrute vainement le plan des lieux. J’avise un vendeur. « Excusez-moi monsieur, le rayon papeterie ne se trouvait pas au dernier étage? » « Si, mais y’en a plus. Il a été supprimé. » Damned. J’imagine que je suis bonne pour chercher ma recharge sur internet.
Je cours jusque chez Editeur Préféré, où j’arrive probablement en retard (de combien, je ne saurais pas le dire: je ne porte jamais de montre). Bones est tout seul à m’attendre dans ses bureaux déserts; moi qui pensais que ses employés étaient enchaînés devant leur ordi 24h/24! Bien que le quartier soit assez pauvre en restos et que beaucoup de commerces soient fermés en ce mois d’août, nous trouvons une table dans un bistrot sympa. Gratin de macaronis au fromage et dame blanche pour lui, suprême de volaille/purée maison et tarte Tatin pour moi. Nous parlons finalement assez peu de boulot, mais beaucoup de nos santés respectives, de nos expériences d’aide à autrui et… des « Maçons du Coeur », une émission de télé-réalité paraît-il particulièrement lacrymale. Comme toujours, c’est un moment agréable: Bones et moi avons en commun d’être totalement open et de parler volontiers de cul, ce qui pimente toujours un peu la conversation 🙂 En sortant du resto, je le raccompagne au siège social de sa boîte, où je tombe sur la très adorable Barbara, DAF de son métier. Elle est proche de JC elle aussi et nous discutons de lui assez longuement. Quand quelqu’un finit par mentionner qu’il est déjà presque 16h, je fais mes adieux en hâte et file expédier le reste de mes courses.
Il ne me reste plus beaucoup de temps; il va falloir trancher dans le vif. Contentons-nous des courses vraiment obligatoires. Le BHV d’abord, où Pénélope « Jolicoeur » Bagieu m’a assuré qu’on vendait des cadres au format du tableau que je lui ai acheté, soit 24×44 cm. J’étais sceptique, mais devant son insistence et après avoir fait chou-blanc chez tous les encadreurs de Bruxelles, je décide de tenter quand même ma chance. Comme je m’y attendais, la vendeuse me rit au nez. Les cadres de ce format-là, ça n’existe pas tout fait, et je suis bonne pour m’offrir du sur-mesure. Argh. Histoire de ne pas être venue pour rien, j’embarque un ravissant miroir qui ira très bien dans notre nouveau logis. Je le regrette presque en découvrant la queue aux caisses: nous sommes à l’étage papeterie, et la rentrée approche à grands pas.
Passage ensuite rue Broca chez mes dealers de comics préférés pour récupérer les trois derniers numéros de Buffy Saison 8 et les deux derniers de Echo (la nouvelle série de Terry Moore après Strangers in Paradise). Je n’ai malheureusement pas le temps de tailler la bavette avec le Philippe chevelu qui s’exclame « Mamzelle Armalite! » en me voyant entrer dans sa boutique. Une fois de plus, je dois retraverser tout Paris pour retrouver Kris devant la gare du Nord à 18h15. Nous buvons un Coca light (enfin, un chacun) dans une brasserie, ce qui me permet de constater que rien n’a changé sur le front de l’amabilité des garçons de café parisiens: elle est toujours absolument inexistante.
Je monte dans mon train à peine trois minutes avant le départ, et sans avoir, contrairement à mon habitude, avalé un sandwich au Subway d’en face. Aux vestiges de la crise de ce matin se mêlent les gargouillis indignés de mon estomac qui n’a rien avalé depuis, oh, au moins cinq heures. Je relis le premier numéro du chouette magazine « entre ARTistes » et dévore mes comics. La saison 8 de Buffy est toujours aussi grosbill; je n’accroche que moyennement. Quant à Echo, je suppose qu’il faut laisser à la série le temps de se mettre en place. Mais je sais déjà que son côté « complot gouvernemental » va beaucoup moins m’intéresser que le triangle amoureux Katchoo/Francine/David.
Arrivée à Bruxelles à 20h47, je déballe fièrement mon miroir pour le montrer à Chouchou. Le coin supérieur droit est en miettes. Décidément, le dieu du shopping n’était pas avec moi aujourd’hui.
Dur dur la vie d’artiste 😉