Hier après-midi. Dernier vendredi avant la Noël. Jour où je suis censée terminer le tome 5 de Maudite Série, l’envoyer à mon éditrice avant son départ en vacances et claironner le « Wooooohooooo » de la traductrice qui achève un bouquin pénible après deux mois de dur labeur et s’apprête à partir faire la patate de canapé dans sa famille pendant une semaine.
Sauf que.
Vers 15 heures, il ne me reste plus qu’une trentaine de feuillets à relire. Pour me donner de l’ardeur à la tâche, et parce que j’ai déjà bu deux litres de thé depuis le matin, je décide de me servir un Coca light. La bouteille étant presque vide, je remplis mon verre à ras bord pour la finir. Je ramène le verre à la table de la salle à manger et le pose près de l’ordinateur portable sur lequel je bosse.
Et là… Catastrophe. Un coup de coude mal placé, et le verre vomit son tiers de litre de Coca pile sur mon clavier.
J’éponge frénétiquement avec la manche de mon joli peignoir en éponge trop douillet. Puis je vais chercher des torchons à la cuisine. Mais il y en a vraiment partout, et ce qui n’est pas dans mon ordi est en train de se déverser sur le reste de la table de la salle à manger, vers le Macbook de Hawk, son disque dur externe, son iPod nano tout neuf gracieusement offert pour Noël par son employeur, et puis aussi mon téléphone portable et mon appareil numérique.
Paniquée, je débranche mon ordi, vais le poser sur le canapé à l’abri de la marée brune et pétillante et tente, avant que le clavier tombe en carafe, de me mailer le fichier de ma trad quasi terminée. Ca passe, ouf. Ayant paré au plus pressé, j’éponge le reste du Coca. Merde, le catalogue du musée Ghibli a morflé. Hawk ne va pas être content. Je me connecte sur Hotmail via son Macbook et tente d’ouvrir le fichier Word que je viens de m’envoyer: impossible, m’informe un logiciel quelconque, ce fichier est en format Mpeg. What the fuck???
Je reviens vers mon ordi. Pour éliminer le Coca infiltré entre les touches du clavier, je lui donne un bon coup de sèche-cheveux. Miraculeusement, il semble fonctionner encore. Je rouvre mon fichier de boulot et entreprend de corriger très vite mes trente derniers feuillets. Cinq minutes plus tard, mon clavier part en vrille: certaines touches se mettent en carafe, réagissent avec trente secondes de délai ou se bloquent et me collent des lignes entières de « p » au milieu de mon texte. Je suis au bord de l’hystérie. Au bord intérieur.
Heureusement, Hawk arrive pas longtemps après. Je vous épargne le détail des manips qui suivent; sachez juste que:
– le fichier a pu être récupéré dans sa version la plus récente et, après que j’aie corrigé les vingt derniers feuillers, envoyé à mon éditrice vers 17h30
– au final, seulement deux choses ne semblent plus fonctionner sur mon ordi: la connexion wifi (mais l’éthernet marche toujours, donc c’est un moindre mal) et la touche Alt (mais je peux utiliser Alt Gr pour faire des @, donc c’est un moindre mal bis).
Bon de toute façon j’envisageais d’acheter un MacBook sous quelques mois, mais avancer la dépense ne m’arrangerait pas trop, et surtout j’aimerais conserver mon vieux HP et le laisser à Monpatelin pour éviter de me trimballer avec un portable à chacun de mes déplacements Belgique/France.
Le plus étrange dans cette histoire, c’est qu’il m’était déjà arrivé exactement la même chose il y a deux ans. Le dernier vendredi avant les vacances de Noël. L’an prochain, c’est promis, je ne bois rien ce jour-là dans un rayon de moins d’un kilomètre autour de mon ordinateur.
C’et ce que j’appelle la cocastrophe!!