Que nous nous retrouvions dans un aéroport ou sur un quai de gare, la scène se reproduit toujours à l’identique. A peine nous sommes-nous aperçus que nous fonçons l’un vers l’autre tels deux trains lancés sur une trajectoire de collision. Nous ne prenons même pas le temps de détailler la façon dont nous sommes habillés; nous ne nous disons pas bonjour, nous ne nous demandons pas si nous allons bien ou si nous avons fait bon voyage. Simplement, les yeux clos, nous nous enlaçons. Mes bras autour de sa taille, ses bras autour de mes épaules, nous nous embrassons plaqués l’un contre l’autre. Doucement d’abord – les lèvres qui se réapprivoisent, les langues qui se cherchent avec une délicatesse presque timide, les salives qui se mélangent, les mains qui caressent la peau à travers les vêtements. Au bout de quelques minutes, nous faisons mine de nous écarter pour reprendre notre souffle et échanger les saluts d’usage. La première tentative n’est jamais la bonne. A l’instant où nos corps se séparent, un même élan les jette à nouveau l’un contre l’autre, avec plus de fougue cette fois. Les bras serrent à broyer les côtes, les doigts se crispent comme des griffes, les bouches se font avides, les jambes s’intercalent et les bas-ventres se frottent. Le reste du monde cesse d’exister – il n’y a plus que lui, moi et notre chair qui hurle en silence: « Je t’ai attendu si longtemps ».
2 réflexions sur “Le rituel des retrouvailles”
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Note mentale: faire gaffe de ne jamais se trouver entre Hawk et Armalite au moment de leurs retrouvailles sous peine de broyage continu… 😉
Sinon pour le reste, je suis plutot etonne, vous avez l’air de savoir vous tenir en public 😀
Bah quand tu prends la peine d’organiser une soirée avec plein de gens que t’as envie de voir, c’est pas pour ensuite rester dans ton coin à lécher les amygdales de la personne avec qui t’es arrivé. Sinon, tu restes chez toi et comme ça t’es même pas obligé de te cantonner aux amygdales 🙂