Ce matin vers 10h, après une Xième nuit passée sur le canapé du salon parce que je supporte pas de partager un lit avec quelqu’un qui refuse de me toucher, j’ai dit à l’Homme que je déménagerais à mon retour des USA. Je lui ai expliqué très calmement pourquoi, et comment je comptais procéder. J’ai bien laissé échapper quelques larmes, mais globalement je me suis trouvée super digne, rationnelle et positive. Si si. Pour une fois, je me suis abstenue de tout mélo, et je n’ai pas non plus fui lâchement. De son côté, l’Homme n’a pas pipé mot à part pour murmurer un « je suis désolé » et un « décidément je dois pas être fait pour la vie en couple ». Il m’a paru assez indifférent, sans doute soulagé que je prenne l’initative et que je ne pique pas de crise d’hystérie.
Le pourquoi:
En discutant, ces deux dernières semaines avec des gens qui nous connaissent bien tous les deux, je me suis aperçue que j’avais une vision totalement fausse de l’Homme et de notre histoire. Non, il n’est pas cet être parfait que j’idéalise depuis le début. Il lui arrive, comme à tout le monde, d’être mesquin, de mauvaise foi, égoïste ou même carrément cruel. Et les sautes d’humeur dont il s’est servi, toutes ces années, pour me prouver que j’étais une harpie invivable et lui un martyr bien gentil de me supporter, elles viennent du fait qu’il ne s’est jamais impliqué dans notre relation. Il a refusé qu’on achète une maison à deux parce qu’il voulait garder la sienne, a toujours fait passer son aïkido et ses potes avant moi, m’a bien fait comprendre que si je voulais aller habiter dans une autre ville ce serait sans lui, s’est opposé catégoriquement à l’idée d’un mariage – même en douce à la mairie et juste pour les avantages administratifs -, a tellement traîné les pieds pour faire une donation au dernier vivant que j’ai renoncé à prendre rendez-vous chez le notaire, etc. Et quand je menaçais de m’en aller pour qu’il me dise « Mais non, reste, je t’aime », je n’ai toujours obtenu qu’un « Ben si tu veux t’en aller va-t’en; je peux pas te retenir ». Alors si c’est pour passer le reste de ma vie avec un mec qui m’a toujours placée en 3 ou 4ème position de sa liste de priorités, non merci. J’estime, à tort ou à raison, que je mérite mieux que ça. Je préfère être seule qu’accompagnée par quelqu’un qui ne tient pas vraiment à moi.
La suite:
On s’est arrangés à l’amiable pour gérer mon déménagement. J’avais toujours dit que si je partais un jour, je prendrais mes affaires et je disparaîtrais de sa vie à jamais. Je réalise que 1/ c’est pas super pratique pour régler toutes les broutilles matérielles qui découlent d’une séparation 2/ j’ai eu assez de temps pour me faire à l’idée de vivre sans lui, et je suis suffisamment convaincue que c’est le bon choix pour supporter de le revoir sans m’effondrer. Donc il va m’aider à transbahuter mes cartons. Cet après-midi il est allé à l’agence France Télécom pour me faire ouvrir une ligne fixe, et il m’installera une connexion internet à l’appart’ en mon absence. Il a proposé de me prêter sa voiture cet été si j’en avais besoin, et de s’occuper de mes chats si je voulais partir en vacances chez ma soeur ou ailleurs.
L’humeur:
Je suis bien entendu très émue. Mais à vrai dire, plus soulagée et fébrile que triste. Ma raison me dit que j’ai opté pour la seule solution possible, celle qui me donnera la meilleure chance d’être heureuse – peut-être pas tout de suite, mais un jour. Une porte se ferme aujourd’hui. Plein d’autres se rouvrent devant moi. Y’a forcément un truc chouette derrière l’une d’entre elles. Et je me connais: pendant que je le chercherai, je ne m’ennuierai pas.
Le thème musical:
Un monde de chansons qui me viennent en tête là tout de suite! « The last day of our acquaintance » de Sinead O’Connor. « Punch & Judy » de Marillion. « You’ll never get over me » de a-Ha. « My best wasn’t good enough » d’Anouk. « One headlight » des Wallflowers. « Confidentiel » de Goldman. Mais surtout (du même):
Je garderai les disques, et toi l’électrophone
Les préfaces des livres, je te laisse les fins
Je prends les annuaires, et toi le téléphone
On a tout partagé, on partage à la fin
Je prends le poisson rouge, tu gardes le bocal
A toi la grande table, à moi les quatre chaises
Tout doit être bien clair et surtout bien égal
On partage les choses quand on partage plus les rêves (…)
Mais l’amour, tu peux tout le garder
Un soir, je te l’avais donné
Et reprendre, c’est voler
Et reprendre, c’est voler
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C’est affolant de voir que les mêmes chansons reviennent pour les mêmes coeurs.
Courage, et bonne chance pour le reste de ta nouvelle vie.