Charlie come back

Vers 17-18 ans, j’avais une vision morbide récurrente. Je m’imaginais nue dans une pièce vide, entièrement carrelée de blanc (genre salle de bains sans lavabo ni baignoire, ou cellule capitonnée sans capitonnage). Avec un de ces vieux rasoirs à main qu’on appelait coupe-chou, je m’ouvrais les veines dans le sang de la longueur – pas comme les amateurs – et je tournais sur moi-même pour éclabousser les murs, le sol, le plafond, tout repeindre en rouge jusqu’à ce que je me vide de mon sang et que je tombe par terre. Ensuite je pensais à la tête des proches qui me découvriraient et j’espérais qu’ils ne se remettraient jamais du choc. Ca leur apprendrait à n’avoir pas su m’aimer et me protéger.
Ca fait longtemps que j’ai passé cette période, recollé les morceaux de mon esprit fracturé et mis de l’ordre dans ma vie. Que j’ai appris à m’aimer à travers le regard bienveillant que d’autres personnes ont posé sur moi.
Aujourd’hui le regard de celui qui compte par-dessus tout me passe au travers comme si j’étais transparente. Dans ses yeux, je ne vois plus qu’un vague résidu de tendresse parce que six ans partagés, ça ne s’efface pas d’un seul coup. Son indifférence sape mes fondations et jette par terre les murs que j’ai eu tant de mal à construire. Elle me renvoie au dégoût, au mépris, à la haine de moi que je croyais avoir bannis et qui n’étaient qu’endormis au fond de mon cœur.
Je me déteste d’être empêtrée dans mes propres contradictions et de ne pas réussir à les dépasser.
Je me déteste d’avoir cru que le seul moyen de me préserver était de n’accepter aucun compromis.
Je me déteste d’avoir toujours considéré l’amour comme une aliénation à laquelle il fallait céder le moins de terrain possible.
Je me déteste de n’avoir jamais su inspirer l’adoration de Jean-Claude pour Brigitte ou de David pour ma sœur.
Je me déteste que personne n’ait jamais pensé qu’un top model russe de 20 ans, c’était un pis-aller par rapport à moi.
Je me déteste de ne pouvoir compter que sur mes prouesses horizontales pour faire craquer les gens qui me plaisent.
Je me déteste d’être si fondamentalement défectueuse que la seule réaction que je peux susciter quand je m’offre tout entière, c’est la violence ou le rejet.
Je ne me supporte plus. Et je ne connais pas trente-six moyens de d’étouffer la peur, la tristesse, la solitude – surtout, de faire taire les voix dans ma tête qui me hurlent d’abandonner, de me résigner à vivre cachée.
She don’t lie, she don’t lie, she don’t lie…

2 réflexions sur “Charlie come back”

  1. «Je me déteste d’être empêtrée dans mes propres contradictions et de ne pas réussir à les dépasser.»
    Un peu de confiance en soi, beaucoup de conviction et de motivation et tout peut se dépasser. Perds pas courage, tu vas y arriver.

    «Je me déteste d’avoir cru que le seul moyen de me préserver était de n’accepter aucun compromis.»
    Qui n’a jamais commis d’erreur … Le plus important est de savoir ce remettre en question et de changer ce qui ne va pas 🙂

    «Je me déteste d’avoir toujours considéré l’amour comme une aliénation à laquelle il fallait céder le moins de terrain possible.»
    Chacun possède sa propre philosphie de l’amour et la fait évoluer au fil du temps et des expériences. Tu trouves la tienne stupide et dépassée ? Corrige la et fais le savoir à qui de droit 😉

    «Je me déteste de n’avoir jamais su inspirer l’adoration de Jean-Claude pour Brigitte ou de David pour ma sœur.»
    Le Jean Claude ? Jean claude van damme dit le « biscuit » … Tu peux lui faire signer un autographe pour moi ? Tu lui dis qu’il écrive « A mon futur successeur, le dit Main Sèches ».

    «Je me déteste que personne n’ait jamais pensé qu’un top model russe de 20 ans, c’était un pis-aller par rapport à moi.»
    pis-aller c’est quoi donc que cela ? C’est pas plutot un pie à lait comme sur les vaches ^_^

    «Je me déteste de ne pouvoir compter que sur mes prouesses horizontales pour faire craquer les gens qui me plaisent.»
    Livre du kamasutra, chapitre 3, page 29. On est pas obligé d’etre à l’horizontal ^^ (Il est ou le smiley qui dit « Si vous me cherchez, je suis déjà dehors » … jamais là quand on a besoin de lui celui la)

    «Je me déteste d’être si fondamentalement défectueuse que la seule réaction que je peux susciter quand je m’offre tout entière, c’est la violence ou le rejet.»
    Fondamentalement défectueuse ? Tu fonctionnes mal ? Faut te renvoyer en S.A.V. Darty le contrat de confiance ? Nan mais parce que faut le dire vite sinon la garantie on va l’avoir dans l’os.

    «Je ne me supporte plus. Et je ne connais pas trente-six moyens de d’étouffer la peur, la tristesse, la solitude – surtout, de faire taire les voix dans ma tête qui me hurlent d’abandonner, de me résigner à vivre cachée.»
    Les moyens auxquels tu penses là tout de suite, oublie les sur le champ ; Ils ne te serviront jamais à régler tes problèmes actuels.

    Commence (sans ‘s’ puisque verbe du 1er groupe) donc par te coller 3-4 giffles pour commencer parce qu’avec des idées comme celles-ci, tu les mérites.
    Ensuite, tu te reprends en main et tu te remets au travail dans ton sauvetage de relation avec « l’Homme ».

    Le fait de te détester ne t’aidera en rien du tout et même au contraire …
    Chaque choix, actions effectués dans sa vie entrainent des conséquences. En ce moment tu souffres de tes choix passés. Il ne tient qu’à toi de les accepter sans ruminer et de tout faire pour réparer les conséquences de ces choix …

    ps : Charlie comme dans Trouble Jeu avec Robert De Niro ?

  2. Euh je sais pas j’ai pas vu Trouble Jeu…
    :bisou: toi
    (J’aurais jamais cru que j’apprécierais de me faire fliquer un jour… lol
    Comme quoi tout arrive.)

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