Le gène de la violence

Hier soir devant la télé. Le journal diffuse des images d’un quelconque massacre perpétré en Afrique noire. Commentaire de l’Homme, qui a mis les pieds au Sénégal une fois dans sa vie et se croit un expert sur la question: « Quand même, on peut dire ce qu’on veut, les Blacks, c’est des sauvages ».
Moi: « QUOIIIIIIIIIIII? »
Lui: « Ben c’est quand même toujours chez eux qu’on s’entretue à coups de machette entre voisins. »
Moi: « Et tu crois pas que c’est une question de culture et de circonstances plutôt que de couleur de peau? »

S’en suit une discussion assez chaude pendant laquelle je m’échine à lui faire admettre que s’il existe peut-être un gène de la violence, il n’est pas nécessairement présent chez toute une race et absent chez les autres. Qu’il n’y a pas si longtemps, les Européens se massacraient avec une barbarie qui n’avait rien à envier à celle des Africains (tout juste un peu plus de raffinement dans la méthode). Que dans une bonne partie de l’Asie aux moeurs si raffinée selon lui, chaque jour, des petites filles sont tuées à la naissance et des femmes adultes brûlées vives pour un rien. Qu’un Noir élevé chez des Blancs depuis son plus jeune âge adoptera leurs coutumes et leurs façons de faire, positives ou non. Que si lui-même, tout zen qu’il soit, avait grandi au Rwanda, il serait sans doute devenu un boucher comme les autres.

L’Homme ne veut rien entendre. Pourtant, il n’est absolument pas raciste. C’est le premier à juger les gens pour ce qu’ils font (comment ils se comportent) et non pour ce qu’ils sont (quelle est leur origine sociale ou la couleur de leur peau). Alors comment peut-il penser une chose pareille? Et est-ce que c’est moi la graine de fasciste pour avoir tant de mal à accepter qu’il ait une opinion différente que la mienne sur un truc qui me paraît aussi fondamental?

3 réflexions sur “Le gène de la violence”

  1. «  » » »Sommes-nous aveugles et hypocrites pour oublier que l’essence même de ce que nous sommes tous est bestiale ? Manger, dormir, se reproduire… et tuer pour survivre, s’il le faut. Pour protéger ses petits. L’aurait-on oublié ? La société nous a appris à cacher cet aspect primaire sous des couches de vernis, mais au fond, nous sommes encore ces mêmes bêtes, comme toutes celles qui arpentent cette foutue planète, peut-être que ce qui nous différencie d’elles, c’est notre capacité à nous fabriquer ces vernis. » » » » » » » » »
    Maxime CHATTAM « Maléfices »

  2. Je suis bien d’accord, mais cette violence innée, on l’a tous en nous quelle que soit notre couleur de peau. Simplement, la plupart des blancs européens vivent dans des conditions privilégiées où ils n’ont pas à lutter physiquement pour leur survie; la civilisation les protège (en principe) contre tous les dangers, de sorte qu’ils peuvent de permettre d’être pacifiques. Placés dans ds conditions extrêmes, nous redeviendrions tous des animaux – blancs, black, beurs, bleus, rouges ou verts.

  3. Dans les cas des massacres (disons récents) africains il s’agissait plus de l’extermination d’ethnies que de survie.
    l’épaisseur de ces couches de vernis diffère selon les individus, les civilisations et leur avancement technologique.
    L’homme est le prédateur (c’est un carnassier) qui domine la chaîne alimentaire. C’est lui qui se permet de réguler maintenant toutes les autres espèces. Il a créé des lois pour s’autoprotéger de lui-même. Ces lois sont faites pour ceux qui veulent bien les respecter. Visiblement elles sont d’une certaine inefficacité. Des médias , des politiques, des associations veulent dicter au peuple (je parle pour la France que je connais) un mode de pensée, une morale, nous dire ce qui est bien ou mal, alors que ces gens moralisateurs, détenterus de la Vérité, sont parfois loin d’être des modèles d’honnêté intellectuelle, ou d’honnêteté tout court. D’un prédateur, on tente de muter l’homme en agneau sinon en mouton de Panurge.
    Mais il est évident que dans certaines situations, pas forcément de survie, l’instinct animal ressurgira, et encore plus lorsqu’il y a un effet de masse.
    Je pense que les Africains (entre autres), moins avancés technologiquement sont moins touchés par ces dites « morales ». Ils agissent plus que nous par « instinct », la religion penant une part importante dans leurs réactions, comme chez nous il y a quelques siècles.

Les commentaires sont fermés.

Retour en haut