
Lundi:
★ Je récupère une prépa dégoulinante de compliments. D’habitude, je grogne que je préfèrerais une augmentation, mais ça vient justement de l’éditrice qui a relevé mon tarif du feuillet la semaine dernière. Qui suis-je pour empêcher cette excellente femme de s’exprimer?
Mardi:
★ Oh, la jupe Paula léopard dans ma taille, sur Vinted, à 100€ au lieu de 150! Et avec les frais de port offerts! Clairement, depuis le temps que je la guigne, je ne peux pas passer à côté.
Mercredi:
★ B. me propose de traduire « une réécriture contemporaine d’un classique de la littérature américaine en mode whodunit page-turner » pour son nouvel employeur. Voici les conditions et les délais, est-ce que ça m’intéresse? Je réponds seulement: « OUI ». Elle m’envoie le texte en précisant que comme je ne bosse pas encore pour cette maison d’édition, il faudra que je lui fasse un essai sur le premier chapitre quand j’aurai le temps. Une heure et demie plus tard, je lui envoie le fichier avec juste un « Voilà ». Heureusement que je ne suis pas rémunérée à la longueur de mes mails.
★ Atteint de la maladie de Parkinson depuis plusieurs années déjà, le sex symbol de mes 15 ans déclare:« I’ve got no problem accepting the diagnosis. With time I’ve taken to heart my 94-year-old father’s attitude to the way the organism gradually surrenders: ‘I use whatever works’ ». Quelle merveilleuse philosophie.
★ Le soir alors que je m’apprête à aller me coucher, une autre éditrice me contacte pour me proposer le nouveau roman d’une autrice autiste que j’aime beaucoup. Le hic, c’est qu’elle voudrait la traduction fin octobre alors que mon planning jusque là est déjà très chargé (et que j’ambitionne de prendre deux ou trois semaines de vacances à cette période). Je décline poliment? Je me lance dans un nouveau marathon? Je me clone? La réponse D?
Jeudi:
★ Réveillée à 5h, au boulot à 6h30. Apparemment, j’ai opté pour le marathon.
★ Mauvaise surprise: un de mes éditeurs veut implémenter un changement de tarification qui signifie qu’à travail égal, je serais désormais payée moins que quand j’ai commencé à bosser pour lui en 2018 (sans même tenir compte de l’inflation sur ces 7 dernières années…). Sur le principe, je suis tentée de l’envoyer se faire cuire le fondement. Mais les ventes en littérature jeunesse se cassent la gueule et l’AI menace mon job à plus ou moins long terme, donc, je ne peux négocier que jusqu’à un certain point.
Vendredi:
★ A 6h58, l’administration belge nous informe que le problème en souffrance depuis un an et demi est officiellement résolu. Rien ne me retient plus de me lancer dans la préparation du voyage d’octobre (si ce n’est l’angoisse des 18h d’avion avec correspondance).
★ Fin d’une semaine où Greta Thunberg et Rima Hassan voguent au secours de Gaza tandis que Donald Trump et Elon Musk se chamaillent sur les réseaux sociaux comme deux mômes de 8 ans dans une cour de récré. Vraiment, j’avais pas ça dans le bingo de ma 6ème décennie sur Terre.
★ Première tentative de réservation d’un B&B pour demain soir: le site me dit que l’opération n’a pas pu aboutir. Deuxième tentative: idem. En désespoir de cause, je gère le truc par téléphone. Dix minutes plus tard, je reçois une notification de réservation (et de paiement!) pour 3 fois la même chambre la même nuit.
Samedi:
★ A notre arrivée à Gand, j’ai la mauvaise surprise de découvrir que la chambre que j’ai (difficilement) réservée n’était en fait pas libre et qu’on nous a surclassés. Ce qui ravirait la plupart des clients – mais pas moi. Je me fous de la superficie et du prix de notre nouvelle suite dans des tons neutres apaisants, je voulais la déco pop et colorée de la chambre initiale. Ca manque partir en grosse dispute avec Chouchou. Mais même si je comprends que des imprévus peuvent se produire, voir mon programme chamboulé sans pouvoir rien y faire est toujours une difficulté émotionnelle majeure pour moi. La surmonter demande du temps et consomme beaucoup de cuillères.
Dimanche:
★ Sans surprise, la visite du SMAK (le musée d’art contemporain de Gand) suscite chez moi beaucoup de perplexité et moultes grimaces. Mais comme souvent, il y a quand même deux ou trois trucs qui me parlent, et on en tire de bonnes photos. Et si rien ne me tente à la boutique, le café très sympa nous permet de faire un lunch tardif avant de prendre le chemin du retour à Bruxelles. On aura même réussi à trouver une géocache facile dans le parc environnant.
★ Le soir, je m’endors angoissée en pensant à l’équipage du Madleen qui sera sûrement arrêté par les forces israéliennes pendant la nuit.
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