A Naples, dans les années 50, un jeune garçon orphelin grandit sous la protection de Don Gaetano, le concierge de l’immeuble dans lequel il occupe un réduit. Le vieil homme lui raconte des anecdotes de la guerre, lui parle du Juif qu’il a caché dans le sous-sol et lui raconte son exil temporaire en Argentine; il lui apprend à jouer aux cartes et à effectuer de menues réparations pour gagner sa croûte, le régale de ses fameuses « pâtespatates », veille sur ses premières amours avec une fille un peu cinglée fiancée à un mafieux et lui offre un couteau au cas où il aurait à se défendre un jour.
Autour d’eux évoluent les autres habitants de l’immeuble, un peuple haut en couleurs avec qui la vie n’est pas toujours tendre, depuis le vieillard sans argent pour faire soigner sa femme malade jusqu’au gamin qui succombe sous les coups de son père. Et puis surtout, il y a la ville, ses rues balayées par le vent et baignées par le soleil, la mer toute proche et ce qu’on peut y pêcher pour améliorer l’ordinaire, l’école publique qui entre ses murs rend les pauvres égaux aux riches… Sans misérabilisme aucun, Erri de Luca signe avec « Le jour avant le bonheur » un roman d’initiation lumineux et débordant d’humanité, dont on regrette qu’il se termine si vite.