
J’avoue avoir eu quelques difficultés à rentrer dans l’histoire au début, essentiellement parce qu’il y avait trop de personnages à mon goût. Les filles de la pension, en particulier, me semblaient trop nombreuses, et jusqu’à la fin de la première moitié du roman, quand on aborde leurs histoires individuelles, j’ai eu beaucoup de mal à les distinguer les unes des autres – d’autant qu’elles pratiquent toute la même forme d’humour à froid hyper littéral. Pour la première fois, les libertés que prend Malika Ferdjoukh avec la langue française m’ont aussi un peu agacée; jusqu’ici, j’avais trouvé ça charmant; là, ça devenait un peu convenu, presque forcé. Un moment, j’ai cru que j’allais abandonner ma lecture en cours de route.
Puis le charme a opéré. Je me suis laissée gagner par l’atmosphère de New York au croisement de deux axes forts: la saison (automne-hiver) et la période historique. Au sortir de la guerre, l’Amérique, pays d’abondance et de coutumes exotiques aux yeux du jeune Frenchie expatrié, est surtout gangrenée par la ségrégation raciale et la chasse aux communistes. Et si les jeunes femmes de la pension Giboulée évoluent dans un milieu chic et clinquant, elles connaissent surtout l’envers du décor – les aspects peu glamour, les couleuvres à avaler, les fins de mois difficiles. Bien que ce soit peu réaliste, j’ai trouvé jubilatoire la façon dont les histoires des unes et des autres se recoupent de manière parfois très inattendue. Face à elles, Jocelyn pose sur tout un regard parfois perplexe mais généralement émerveillé; il fait son apprentissage de la vie et connaît ses premiers émois amoureux, apportant une indispensable touche de fraîcheur. Quoi de plus romantique qu’un premier baiser dans les rues enneigées de New York?
Au final, malgré un démarrage qui m’a désorientée autant que son jeune héros débarquant en pays inconnu, j’ai beaucoup aimé cette première partie de « Broadway Limited » et j’attendrai avec impatience la sortie de la seconde!
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Ah ben voilà c'est fichu : Il FAUT que je le lise !
Déniché à la biblio vendredi, dévoré ce week-end ! Un roman parfait pour soigner un coup de froid…
J'ai quand même été un peu gênée par quelques grosses fautes de français non corrigées, et que je trouve difficile à imputer à un effet de style.
Mais j'attendrai la suite avec impatience !