Un week-end où ma collection de carnets n’est pas près de diminuer

Avec l’horrible semaine que je viens de passer, je me déclare en week-end vendredi vers 13h, après avoir relu une grosse centaine de pages de ma trad en cours; ouh punaise comme je suis rouillée: dix longueurs de bassin et je commence à avoir les muscles des bras qui tirent; je ne sais pas du tout dessiner les choux-fleurs, c’est ennuyeux; avec les travaux en cours, la portion haute de la chaussée de Wavre évoque vaguement les heures les plus sombres de Beyrouth; je m’attendais à ce que le colis gardé à la Poste contienne des exemplaires d’auteur, mais pas à ce que ce soit ceux d’une énorme intégrale que mes deux sacs en tissu vont peiner à contenir; l’emballage des chaussettes exfoliantes Kruidvat a changé de couleur, c’est pour ça que je ne les trouvais plus en rayon et que je craignais qu’ils ne les aient arrêtées; à vue de nez, j’aurais dit que le M suffirait pour cette petite robe noire à imprimé oiseaux, mais j’ai été trop optimiste; 16h55, c’est pas un peu tôt pour commencer à picoler?; oh et puis tant pis: mademoiselle, un mojito s’il vous plaît!; c’est drôlement agréable d’être assise au chaud avec un cocktail et un excellent roman pendant que la pluie se met à tomber sur Bruxelles; la jeune femme blonde qui occupe la table de droite est elle aussi seule et en train de bouquiner un vrai livre en papier de bois d’arbre – nous passons un agréable moment à échanger des impressions et des titres; rhâââ, mais pourquoi je n’ai pas pensé à lui laisser une des cartes de visite du blog, bordel?; tenir jusqu’à l’arrivée de Chouchou malgré la faim grandissante et les coups d’oeil agacés des serveuses; il veut un burger avec des grenailles et moi un burger avec des frites: qu’à cela ne tienne, chacun piquera les patates de l’autre dans son assiette; cher Blogger, dédoubler un de mes billets encore en brouillon pour compenser le fait que tu en as fait disparaître un autre n’est PAS une solution acceptable; fausse joie: « Cats » ne revient dans l’East End qu’à partir de décembre, alors que nous allons à Londres fin novembre; pour me venger, je braille la moitié des titres du spectacle jusqu’à ce qu’en guise de mesure de rétorsion, Chouchou dégaine « Don’t cry for me Argentina »; mais c’est quoi ces muscles de cuisse tout bizarres?; allongé dans le noir, Chouchou prend des poses avantageuses: je suis obligée de me moquer de lui.

Le réveil à 8h un samedi matin, je kiffe pas tellement; oui j’aurais bien aimé un oeuf à la coque mais là il est trop tard, je dois partir; oh, le bus vient juste de passer; oh, le métro me file sous le nez; heureusement que Chouchou m’a imprimé un plan sinon je n’aurais jamais trouvé la Maison du Livre et réussi à arriver avec seulement 5mn de retard; ayons une pensée émue pour le plioir en os hors de prix que ma prof d’EMT avait inscrit sur la liste de fournitures à acheter à mon entrée en 6ème – qu’est-ce que mon père a pu râler!; attaquer du papier à la scie à métaux, c’est original; j’arrive à coudre mes 7 cahiers beaucoup plus vite et beaucoup mieux que prévu, mais au moment de serrer le noeud final, je tire trop fort et le fil se rompt; tant pis, j’ai la flemme de recommencer, espérons que la colle suffira à empêcher la couture de se barrer; pour déjeuner, je pourrais m’acheter des trucs légers à grignoter sur le marché de Saint-Gilles… oh, un Mamma Roma!; dommage: sans les anchois, j’aurais volontiers testé cette pizza à la fleur de courgette; le vin rouge tellement dégueu qu’il te brûle l’estomac, j’adore; moui alors on va dire que j’étais plus douée pour la couture que pour l’encollage; si ma voisine de droite continue à me piquer mes outils sans demander ni attendre que j’aie fini de m’en servir, je lui plante un poinçon dans la main; au tout dernier moment, la règle (alias « la latte » en bon belge) part sur le côté, et mon cutter rogne un coin avant de la couverture de mon carnet; j’apprécie que la pluie ne se mette à tomber qu’une fois que Chouchou m’a récupérée en voiture; le dernier Delphine Bertholon en occaze à 3€: je prends; Färm, c’est pas mal, mais c’est toujours pas là qu’on pourra faire toutes nos courses au même endroit; quelqu’un peut-il m’expliquer pourquoi la farine de riz blanc est introuvable ailleurs qu’à la parapharmacie Lafayette de Toulouse?; coincés dans les embouteillages, arriverons-nous à temps au Delhaize Flagey pour terminer le plein du frigo avant de devoir rendre notre Cambio? le suspense est insoutenable; un quart d’heure entre notre entrée et notre sortie du Delhaize Flagey, un samedi en fin d’après-midi: ça, c’est de l’efficacité; ce soir c’est salade composée au menu, j’ai trop besoin de légumes; PrintStudio me fait des misères pour uploader les Instagram que je veux faire imprimer sous forme de stickers, et au lieu des 10 mn prévues, j’y passe les trois quarts de ma soirée; oui, la dernière question du thème « Human body » avant le niveau 5 porte précisément sur le problème qui me préoccupe, mais ce n’est pas un signe, juste une coïncidence, OK?

Cette nuit, j’ai rêvé que Chouchou avait une deuxième femme dans sa vie au boulot, une Suédoise prénommée Mona dont la fille de 7 ans était handicapée et portait le même prénom que moi; quand je lui disais que ça me rendait très malheureuse, il me donnait à résoudre une énigme super compliquée à base de carottes, de lapins, de renards et d’horloges, qui se terminait par la question « combien et à quelle heure? », puis il allait s’enfermer dans une cabine téléphonique; les nouveaux muscles du dos de Chouchou (le vrai) ont la forme de deux filets de sole meunière; ma mère angoisse à l’idée de rester seule 3 semaines pendant les vacances de ma soeur et de mon beau-frère; ressortir les collants et les boots d’hiver fin juin: ça, c’est fait; je n’aime pas du tout la technique de reliure qu’on est censées apprendre aujourd’hui: je veux manipuler du papier et du carton, pas du cuir – de plus, la nécessité de confectionner un gabarit minuscule me gonfle profondément; bon, ben si en plus j’ai mal au bide, je ne vais pas traîner dans les parages; organiser le prochain week-end à Paris avec Chouchou, sans une seule plage de shopping: you’ve come a long way, baby; rendons à ce plaid au crochet sa fonction première de couvre-lit; peut-on sans risque manger du tofu périmé depuis 2 semaines? telle est la question sur laquelle nous nous pencherons ce soir; malgré un état d’esprit vraiment pas zen, je parviens à monter jusqu’à 11.0 en cohérence cardiaque – mon record personnel; j’aime beaucoup cette idée trouvée dans le dernier numéro de frankie: une dégustation associée thés-fromages; à l’heure d’aller au lit, aucun décès par empoisonnement au tofu périmé n’est à signaler dans la maison.

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