« Le chat du rabbin »

Bien que je n’aie jamais été une grande cinéphile, je suis très calée sur les films sortis en France entre septembre 88 et juin 91. A cette période, j’étais étudiante à Toulouse où je me faisais chier comme un rat mort, d’autant que je n’avais pas la télé et qu’internet n’avait pas encore été inventé. Grâce à ma carte de réduction, une séance de cinéma me revenait dans les 20 francs (3€ de maintenant, pour les djeûns et les étrangers), ce qui en faisait un loisir commode et peu onéreux. Du coup, j’ai vu des tonnes de nanars américains dont je ne consentirais pas à subir une seule minute aujourd’hui. Mais de temps en temps, je tentais une incursion du côté du cinéma d’auteur à l’ABC, salle arts et essai située à deux pas de l’église Saint-Sernin – et donc à environ quatre pas et demi du studio que, en deuxième année de Sup de Co, je partageais avec quelques souris et une colonie de cafards ayant migré depuis le resto mexicain du rez-de-chaussée. J’adore mes souvenirs d’étudiante; ils m’aident à me rendre compte combien ma vie est plus fun maintenant.
Bref. Hier, la pluie menaçait toujours, mais Chouchou et moi ne tenions pas à rester enfermés avec mes parents une journée de plus. Coup de bol, l’ABC passait encore « Le chat du rabbin » que nous n’avions pas réussi à aller voir à Bruxelles avant notre départ. Ce dessin animé adapté d’une bédé à succès de Joann Sfar commence à Alger, où nous suivons un chat doué de parole et très amoureux de la jolie Zlabya, fille unique de son maître le rabbin. L’histoire constituée de deux parties assez distinctes et a priori indépendantes semble indiquer que le scénario met bout à bout au moins deux tomes différents, si bien que l’ensemble manque quelque peu d’unité. Comme celle de « Persepolis » (tiré de la bédé éponyme de Marjane Satrapi), l’animation est plus que sommaire, et je me demande vraiment ce que la 3D peut bien lui apporter. Cela ne m’a pas empêchée de beaucoup aimer « Le chat du rabbin ». Je l’ai trouvé visuellement agréable et, malgré son message que certains pourraient juger simpliste, plein d’un charme joyeux et impertinent. Un chouette divertissement estival.
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