En préparant notre voyage, j’avais eu beaucoup de mal à dresser une liste de géocaches que nous pourrions chercher à Lisbonne. La plupart de celles proposées sur le site étaient inactives, ou trop loin du centre-ville, ou avaient une fiche rédigée exclusivement en portugais. J’ai bien tenté de passer leur texte dans Goggle Translate, mais n’ai obtenu qu’une soupe incompréhensible qui a au moins eu le mérite de me rassurer sur un point: les logiciels de traduction automatique ne sont pas près de me mettre au chômage!
No Paço do Terreiro: La première cache que nous cherchons, jeudi après-midi, se situe sur la Praça do Comércio bordée d’un côté par le Tage. Elle est du genre « y’a qu’à se baisser pour ramasser », sans énigme et avec des indications si précises que seul un manchot aveugle pourrait ne pas la trouver. Mais bon, nous nous serons logués au moins une fois au Portugal. Symboliquement, ça compte!
Casa dos Bicos: Quelques centaines de mètres plus loin, en revanche, nous nous heurtons à un os – une cache de difficulté 5 qui a une histoire incroyable. A la base, son auteur avait tout bonnement fabriqué une fausse pointe en ciment qu’il avait posée sur la façade de cette bâtisse à la place d’une pointe abîmée. Un camouflage urbain super élaboré qui, selon lui, ne devait tenir que quelques semaines. En réalité, trois ans se sont écoulés avant que des Muggles (non-joueurs) finissent par découvrir et vandaliser son installation.
Suite à ça, il a modifié sa cachette… mais l’énigme restait toujours fort hermétique. Au bout d’une demi-heure environ, Chouchou et moi avons baissé les bras. Le soir à l’hôtel, j’ai examiné tous les logs des géocacheurs qui avaient réussi dans leur mission, et j’ai découvert deux minuscules indices qui m’ont permis de me faire une meilleure idée de ce que nous cherchions, et de l’endroit auquel nous le cherchions. Samedi matin, nous sommes revenus au pas de charge… et il nous a fallu moins d’une minute pour mettre la main sur la cache, avec la satisfaction la plus intense éprouvée depuis que nous pratiquons ce jeu.
Castelo Sao Jorge: Vendredi matin, dans les pittoresques ruelles qui entourent le château, nous avons très vite repéré l’endroit où cette cache était censée se trouver – un trou dans un mur occupé par un robinet et rempli de gravats. Mais nous avons eu beau fouiller dedans à nous en écorcher les jointures, impossible de mettre la main sur la cache. Le charme du quartier nous a rapidement fait oublier notre déception.
Miradouro de Sao Pedro de Alcantara: Après avoir gravi tout le Bairro Alto à pied, c’est plutôt essoufflés que nous débouchons sur cette esplanade venteuse vendredi en milieu d’après-midi. Le GPS nous dirige vers une paire de jumelles montées sur un marchepied en métal et permettant de détailler le panorama. Malgré un troupeau de jeunes excités qui s’entassent à 17 sur un banc voisin en piaillant très fort, trouver la micro-cache n’est qu’une formalité. Redescendre par la ruelle du funiculaire voisin se révèle beaucoup plus casse-gueule, mais riche en opportunités de photos avec Régis.
Ascensor do Lavra: La ruelle dans laquelle passe cet autre funiculaire est entièrement couverte de graffiti sur le côté droit. D’ailleurs, un jeune perché sur une grande échelle est en train d’apporter des retouches à la frasque colorée. Il s’amuse de nous voir fureter partout et nous demande si nous cherchons de l’or. Je lui explique le principe du geocaching. La « gouttière » que nous avions ciblée se révèle vide. Nous nous apprêtons à repartir bredouilles quand j’aperçois une deuxième gouttière identique un peu plus haut, pas tout à fait sur les coordonnées GPS, mais… Oui, la cache est bien dedans! Nous nous loguons sous l’oeil intéressé du graffeur qui note le nom du site pour aller y jeter un coup d’oeil à l’occasion.
Edificio Totobola: Samedi matin en arrivant de la Cas dos Bicos, une longue marche le long du Tage nous conduit à cet autre édifice à l’architecture remarquable. L’indice fourni dit que la cache se trouve « à la base du X »… mais la façade est entièrement composée de X, et notre GPS nous prévient qu’à cet endroit, sa précision se limite à un rayon de 15 ou 20m. Bon, ben on va tous les examiner. Une fois de plus, nous constatons que les gens sont des porcs qui jettent leurs détritus n’importe où sauf dans les poubelles prévues à cet effet. Nous n’avons vraiment pas envie de fouiller là-dedans à mains nues. Une fois de plus, nous sommes sur le point de repartir quand j’avise un endroit protégé qui pourrait bien receler une petite boîte plate. Yessss! Et en plus, elle contient une geocoin lettonnienne. Pensée pour mes petits camarades de l’atelier du week-end dernier.
Santa Catarina: Notre dernière tentative nous amène dans une ruelle passablement sinistre et décrépite que nous fouillons en vain. Plus tard, en regardant le plan des lieux sur internet, je réaliserai que nous n’étions probablement ps au bon endroit. Tant pis. 5/7, c’est un score très honorable, surtout quand les 5 en question comprennent une cache légendaire!