Après avoir traversé la boutique qui vend les produits maison, nous avons pénétré dans une jolie salle à l’éclairage tamisé. Deux tables étaient déjà occupées par des dames d’âge mûr qui parlaient à voix basse. Nous nous sommes installés contre un mur pour jouir d’une bonne vue, et après avoir commandé, nous avons sorti notre matériel de dessin. Chouchou a jeté son dévolu sur un lampion rouge orné d’un caractère chinois tandis que je me levais pour croquer, debout, une théière exposée sur une étagère dans le fond, puis m’attaquais au sujet plus délicat d’une chaise dont la perspective présentait un défi intéressant.
Le décor du Cha Yuan, cependant, n’est pas la seule chose digne d’intérêt. Le Gyokuro Hikari que j’ai bu était d’une finesse rare, absolument délicieux. Quant au poétiquement nommé « En attendant la pluie » (thé vert, menthe, gingembre, citronnelle) que Chouchou a dégusté glacé, nous l’avons trouvé si bon qu’en sortant, j’en ai acheté cent grammes… plus une jolie boîte violette pour ajouter à une collection qui ne va pas tarder à déborder de l’étagère de cuisine que je lui ai assignée. Si j’ajoute que les serveurs sont de fins connaisseurs et que le Cha Yuan sert également des pâtisseries japonaises (pour les curieux qui veulent goûter la pâte de haricot rouge dont, personnellement, je ne raffole pas), vous comprendrez que c’est un passage obligé pour tous les amateurs de thé en visite à Toulouse!