Après ma cuisante déconvenue de Londres fin juillet, j’espérais bien me rattraper à Copenhague. C’est qu’après avoir écumé une douzaine de Hard Rock Café sur deux continents étrangers l’an dernier, je commençais à être en manque de bonne musique rock diffusée un poil trop fort, de murs couverts de reliques clinquantes, de repas que je mets deux jours à digérer et de nouveaux T-shirts pour frimer discrètement façon grande voyageuse.
Le Hard Rock Café de Copenhague se trouve à l’un des angles du Tivoli; il possède une entrée sur le parc et une autre sur l’avenue voisine de Vesterbrogade. Lundi soir, comme nous venions de faire un premier repérage des attractions que nous comptions essayer le lendemain, nous avons tenté de rentrer par la première. Et nous nous sommes heurtés à une pancarte « Closed for private party ». Si vous avez lu le récit de mes mésaventures londoniennes, et si j’ajoute que le café danois dans lequel nous voulions déjeuner le midi même était fermé le lundi, vous comprendrez que je me sois sentie légèrement poissarde, limite persécutée, voire borderline suicidaire de désespoir. Pendant que je maudissais hommes en noir et dieux scandinaves avec une admirable impartialité, Chouchou m’a entraînée vers la sortie du parc en suggérant que la boutique était peut-être ouverte quand même. Et de l’autre côté, joie ineffable, bonheur trépidant! La double porte du restaurant était béante. La peste soit du manager qui aura eu la flemme de commander un panneau approprié pour bloquer sa seconde entrée en cas de besoin.
Comme il était encore un peu tôt pour manger, nous avons commencé par le Rock Shop. Dès l’entrée, Chouchou a flashé sur un gilet à zip et à capuche noir. Je cherchais plutôt un T-shirt à manches longues, mais faute de modèle femme qui me plaise et que je possède pas déjà, j’ai fini par acheter le même. Fermeture éclair un peu dure, mais tissu molletonné super doux et chaud, grandes poches où fourrer les mains, et bien sûr la mention discrète « Copenhague » sur l’ourlet du bas. Nous nous sommes baladés avec pendant tout le reste de la semaine, tels Tweedledee et Tweedledum ou Thing One et Thing Two. Par contre, j’ai été déçue de ne pas trouver d’autres modèles enfants que le basique pour mes neveux.
Le repas, maintenant. C’était la première fois que, venant pour dîner, je trouvais un Hard Rock Café seulement au tiers plein. La salle de devant, dans laquelle on nous a installés, manquait cruellement de caractère. Peut-être à cause des immenses baies vitrées qui occupaient la place habituellement dévolue à un mur aveugle couverts de guitares électriques, de disques de platine et de costumes de scène improbables. Heureusement, il y avait quand même un grand écran plat sur lequel passaient des clips – au moment où nous arrivions, une version de « Rosanna » live qui m’a fait penser à David. La musique était excellente, et le repas aussi. Pendant que Chouchou s’enfilait un bacon-cheeseburger- frites-mayo, je me suis sagement contentée d’une creamy chicken salad car j’avais repéré sur la carte un dessert qui me tentait bien, et je voulais pouvoir ressortir du restaurant debout plutôt qu’en roulant. Au final, j’ai quand même partagé mon apple cobbler et sa crème fraîche avec Chouchou, mais qu’est-ce que c’était bon!
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