J’étais très angoissée à la perspective de ce voyage. Peur de la météo catastrophique au Japon avant notre départ, peur d’arriver à Tokyo si crevée que ça me rendrait agressive et imbuvable, peur de me confronter aux souvenirs du séjour précédent… Peur, enfin, d’aller de désillusion en désillusion, de laisser mes vieux démons reprendre le dessus et saboter ma relation avec Hawk.
Mais il a fait soleil pendant quinze jours; le vol aller était direct et le timing idéal; les souvenirs n’ont repointé leur museau que pour pâtir de la comparaison avec ce que je vivais cette fois; les rares moments de tension ont vite été surmontés. Durant deux semaines, nous avons vécu en joyeuse harmonie. Nous étions sur la même longueur d’ondes la plupart du temps. Dans le cas contraire, l’un de nous consentait un petit sacrifice spontanément et sans le faire payer à l’autre de façon détournée.
Tout était si facile, si évident que je n’en reviens toujours pas. Moi qui ai passé mes deux expériences de vie de couple antérieures à me couper sur les arêtes de l’autre et à le rendre dingue avec mes propres aspérités, je fais enfin l’apprentissage de la douceur, du partage, de l’abandon. Et surtout, je ne me suis jamais autant amusée avec un amoureux. « Couples who play together stay together », dit un proverbe anglo-saxon. Je veux bien le croire.
C’était rien moins que le plus beau voyage de ma vie. Chaque journée a contenu son lot d’images marquantes, d’instants inoubliables, de fou-rires à s’en faire mal au ventre, de gestes tendres ou passionnés. Nous n’aurions pu rêver meilleure conclusion à notre première année ensemble, ni meilleur prélude à une vraie vie à deux.
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