La compta et moi

Un peu en retard sur mon timing habituel, je viens de boucler ma compta de l’an dernier et de remplir ma 2035 (document préalable à l’établissement de ma déclaration de revenus). Je ne suis pas encore passée sur le site des impôts pour voir combien je vais devoir au Trésor Public; de toute façon ce sera toujours trop pour ce que le futur gouvernement fera de mes sous.
Economiser les services d’un comptable, c’est bien la seule chose à laquelle m’aura servi mon passage dans une grande école de commerce. Marrant, parce que j’avais des notes assez lamentables en compta/finances/contrôle de gestion à l’époque. J’avais beau être bonne en maths, ça m’intéressait tellement pas que ça rentrait par une oreille et ressortait aussitôt par l’autre – me traversant le cerveau sans y laisser aucune empreinte, un peu comme quand on m’explique une manip’ informatique aujourd’hui. Pendant que mon interlocuteur parle, tout me paraît limpide. Mais s’il me demande de lui répéter ou d’exécuter la manoeuvre cinq secondes après, il n’a droit qu’à un regard bovin et un sourire penaud. Y’a certains trucs que j’imprime juste pas. On peut pas être bon en tout.
Quoi que. Tant que j’étais mariée, mon ex s’occupait de ma compta. (D’ailleurs c’est à peu près le seul truc auquel il m’était utile. Non, je suis de mauvaise foi: il m’a aussi fait découvrir le beurre salé et l’orgasme en couple, deux trucs qui comptent parmi les plus fabuleux en ce bas monde – et les moins évidents à trouver dans mon patelin du Sud-Est de la France entre juin 1999 et mai 2006.) Après mon divorce, il a fallu que j’attaque seule cette tâche qui me donnait des sueurs froides rien que d’y penser. Les premières années, j’en avais chaque fois pour trois jours bien tassés, et j’ai perdu quelques kilomètres de cheveux en me les arrachant devant des erreurs impossibles à localiser.
Maintenant ça y est, je suis rôdée. Je ne me souviens même plus de la dernière fois où un rapprochement bancaire n’est pas tombé juste du premier coup. Et systématiquement, en voyant mes colonnes s’équilibrer au final, je suis envahie par une fierté idiote. La compta était une de mes phobies; en l’attaquant de front, je l’ai changée en simple corvée de routine. Reste plus qu’à faire pareil avec Photoshop/Picasa/les logiciels de graphisme spécial scrap.
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